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le Monde Diplomatique
Le pétrole, nouvelle attraction des parcs naturels africains
Article mis en ligne le 7 mars 2021

Contraintes de mener des explorations de plus en plus onéreuses dans l’offshore ultraprofond, les compagnies pétrolières se lancent aussi à l’assaut de la dernière frontière terrestre où les coûts d’exploitation sont moindres : les parcs naturels et les réserves d’eau douce d’Afrique. Cette ruée rencontre une résistance de la société civile et d’associations du Nord. Mais la lutte est très inégale.

Rien n’arrête plus la boulimie des compagnies pétrolières. En Afrique, 71 % des sites naturels inscrits au patrimoine mondial de l’humanité par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) font l’objet de concessions minières ou pétrolières. La société française Total, qui a renoncé à prospecter le parc des Virunga, situé dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), après une campagne internationale des défenseurs de l’environnement, envisage désormais dix forages dans d’autres réserves. Elle vise en particulier le parc national de Murchison Falls, en Ouganda, traversé par la forêt équatoriale et la savane, où vivent éléphants, girafes, lions, rhinocéros, buffles, léopards et hippopotames. (...)

Le géant pétrolier est dans le collimateur de sept organisations non gouvernementales (ONG) françaises et ougandaises. qui ont saisi le tribunal de grande instance de Nanterre. Selon elles, un projet d’oléoduc allant de la station de pompage de Hoima, située près du lac Albert, à une heure de route au sud du parc de Murchison Falls, jusqu’à l’océan Indien, porterait atteinte aux droits humains et à l’environnement. En effet, une loi française unique au monde impose aux grandes entreprises un « devoir de vigilance » dans ce domaine tout au long de la chaîne de sous-traitance. (...)

elle tient les multinationales pour responsables des conséquences sociales et environnementales des activités qu’elles contrôlent, directement ou non, en France ou à l’étranger. Elle les oblige en particulier à établir un « plan de vigilance ». Or Total n’aurait pris aucune mesure de prévention spécifique. (...)

Recours à la fracturation hydraulique ? (...)