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Le ministre britannique de l’Intérieur, Patel, approuve l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis
Article mis en ligne le 18 juin 2022

Plus de 11 ans et demi après l’avoir arrêté pour la première fois à Londres en décembre 2010, maintenu en détention arbitraire puis incarcéré à la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres, le gouvernement britannique s’est passé de toutes les normes juridiques et a signé une ordonnance qui pourrait bien entraîner la mort d’Assange.

Un porte-parole du ministère de l’Intérieur a déclaré : « En vertu de la loi de 2003 sur l’extradition, le secrétaire d’État doit signer une ordonnance d’extradition s’il n’y a aucun motif d’interdire l’ordonnance.

« Les demandes d’extradition ne sont envoyées au ministre de l’Intérieur qu’une fois qu’un juge décide qu’il peut procéder après avoir examiné divers aspects de l’affaire.

« Le 17 juin, après examen par le tribunal d’instance et la haute cour, l’extradition de M. Julian Assange vers les États-Unis a été ordonnée. M. Assange conserve le droit normal de faire appel sous 14 jours.

« Dans cette affaire, les tribunaux britanniques n’ont pas conclu qu’il serait oppressif, injuste ou un abus de procédure d’extrader M. Assange. »

La décision de Patel efface toute notion de démocratie et de procédure régulière. WikiLeaks a dénoncé cette décision comme « un jour sombre pour la liberté de la presse et pour la démocratie britannique ». Il a annoncé qu’il ferait appel de la décision devant la Haute Cour du Royaume-Uni.

« La ministre de l’Intérieur cautionne non seulement la criminalité commise par le gouvernement américain contre Julian, mais également les crimes du gouvernement américain révélés par WikiLeaks. » (...)

« Nous ne laisserons pas cela se produire. La liberté de Julian est couplée à toutes nos libertés. Nous nous battrons pour rendre Julian à sa famille et pour retrouver la liberté d’expression pour nous tous. »

Si Assange ne réussit pas ses recours en justice, il sera remis à l’administration Biden. En 2010, au milieu d’une chasse à l’homme mondiale orchestrée par les puissances impérialistes, Biden, alors vice-président de Barack Obama, a décrit Assange comme un « terroriste de haute technologie ». (...)

En janvier 2021, la juge du tribunal d’instance Vanessa Baraitser a statué qu’Assange ne pouvait pas être extradé vers les États-Unis pour des raisons de santé mentale, reconnaissant que le fondateur de WikiLeaks courait un risque grave de suicide. Mais sa décision a été annulée après un appel du gouvernement américain, les juges de la Haute Cour britannique acceptant des « garanties » bidon qu’Assange ne serait pas soumis à des conditions de détention oppressives.

La décision de Patel est intervenue une semaine seulement après que plus de 300 médecins de 35 pays ont écrit à la ministre de l’Intérieur pour lui demander de bloquer l’extradition d’Assange, exigeant sa libération. En signant l’ordonnance, Patel a rejeté leurs graves inquiétudes concernant la santé d’Assange. (...)

Depuis qu’elle a pris la tête du ministère de l’Intérieur sous le gouvernement conservateur du premier ministre Boris Johnson (qui a salué le fait qu’Assange ait été illégalement sorti de force de l’ambassade équatorienne où il s’était réfugié en 2019), Patel a rédigé une série de lois de plus en plus draconiennes. Son dernier assaut contre les droits démocratiques est le projet de loi sur la sécurité nationale. Il s’agit d’une charte conçue pour criminaliser les manifestations devant les bases militaires et le journalisme mettant à nu les mensonges du gouvernement utilisés pour préparer et justifier une agression militaire. (...)

Le WSWS a noté que la promulgation de la législation démontrait que « la persécution d’Assange crée le précédent d’une attaque sans précédent contre les médias, la liberté d’expression et le droit à la protestation, conformément à l’escalade des plans de guerre impérialiste à l’étranger et de contre-révolution sociale dans le pays ».

L’ordonnance de Patel signifie que l’extradition d’Assange vers les Etats-Unis prend un tour décisif. Et compte tenu du bilan de la justice britannique et de son traitement méprisable du journaliste héroïque depuis 2010, il n’y a aucune raison d’anticiper une issue positive à un appel devant la Haute Cour.

La réponse politique essentielle à ce verdict doit être d’intensifier la lutte au sein de la classe ouvrière internationale pour exiger la liberté d’Assange.