
L’entreprise est soupçonnée d’avoir utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas afin de décrocher la gestion des ports de Lomé et de Conakry.
Six mois après la garde à vue du milliardaire Vincent Bolloré, sa holding a été mise en examen à son tour, mercredi 12 décembre, dans l’enquête sur des soupçons de corruption dans le cadre de l’obtention de concessions portuaires en Afrique de l’Ouest, a annoncé le groupe. (...)
Le 25 avril, l’homme d’affaires de 66 ans avait été mis en examen dans ce dossier, après deux jours de garde à vue dans les locaux de la police anticorruption, une procédure rarissime pour un chef d’entreprise aussi influent. Deux de ses proches collaborateurs avaient été mis en examen le même jour.
Mercredi, les juges d’instruction Serge Tournaire et Aude Buresi ont procédé à la mise en examen attendue de la holding, pour les mêmes qualifications que son patron – « corruption d’agent étranger » ainsi que complicité d’« abus de confiance » et de « faux et usage de faux » –selon Me Olivier Baratelli, l’avocat du groupe et de M. Bolloré joint par l’Agence France-Presse. (...)
Soupçons de sous-facturation pour obtenir la gestion des ports (...)
S’appuyant en particulier sur les documents retrouvés lors des perquisitions de 2016 au siège du groupe Bolloré, les magistrats soupçonnent Havas d’avoir sous-facturé ses services rendus aux deux candidats victorieux pour obtenir, en contrepartie, la gestion des concessions portuaires. (...)
Les soupçons sur les activités africaines de Vincent Bolloré ont par ailleurs été nourris par les plaintes d’un de ses anciens associés, le Franco-Espagnol Jacques Dupuydauby, qu’il avait évincé du port de Lomé en 2009 et attaqué en justice avec succès.
Dans cette affaire, le directeur général de Bolloré, Gilles Alix, est mis en examen pour les mêmes qualifications que son patron et que le groupe. Jean-Philippe Dorent, responsable du pôle international d’Havas est, lui, poursuivi pour « abus de confiance » et « faux et usage de faux ».
Le groupe Bolloré avait déjà « formellement » contesté avoir commis des irrégularités en Afrique où il gère seize terminaux portuaires. (...)