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Greek crisis
Le dernier match
Article mis en ligne le 19 septembre 2013

La nuit dernière dans la banlieue de Keratsini près du Pirée, Pavlos Fyssas a été grièvement blessé par un individu se réclamant de l’Aube dorée, selon les reportages du jour, et d’après sa première déposition suivant son arrestation. C’est tard dans la nuit à l’hôpital où il a été transféré, que Pavlos est mort. L’Aude dorée, côté officiel nie toute implication, pourtant tous les témoignages prouvent le contraire, Panagiotis Fyssas, le père de Pavlos évoque même “un coup de poignard d’ un assassin professionnel et qui a directement atteint le cœur de Pavlos”. Son fils, artiste de hip-hop proche de l’extrême gauche dont le nom d’artiste était “Killah P”, avait alors 34 ans. Certains policiers alors aussitôt alertés et qui se trouvaient à proximité “n’ont pas pu agir car ils attendaient des renforts” précise un communiqué de la police. La Grèce corps et âme, ses enfants du Pirée et le crépuscule. Pays dans un temps mort... au beau milieu d’une semaine de presque mobilisation syndicale.

Car cette semaine à Athènes et bien avant Pavlos, le corps blessé enseignant manifestait déjà et pour une fois, les professeurs furent bien nombreux à défiler. C’est une semaine de mobilisation comme on dit, la grève dans le secondaire est pour une fois suivie comme jamais, ce n’est qu’un début, sauf que nous ignorons tout, des suites du mouvement ou de sa fin. Il n’y a que celle de Pavlos qui est d’ailleurs si certaine. L’ordre fleuri d’Apostolos, le voisin jardinier, n’a pas été visiblement troublé par l’assassinat politique de la veille : “As-tu vu le match d’hier ? Olympiakos du Pirée a bien encaissé quatre buts, une honte”.

Pour Pavlos ce fut le dernier match car tout a commencé dans un bistrot où il s’était rendu pour suivre le match avec ses amis. En tout cas, Apostolos n’a rien retenu du reste, à par le match bien entendu. L’atmosphère sent bien les mélanges de toute sorte en ce moment. D’autant plus que l’été usuel est bien loin derrière nous, tandis que l’été réel n’aura pas encore dit son dernier mot. (...)

Et pour demeurer sans doute dans l’exotisme, Valéry Giscard d’Estaing accompagné d’Antonis Samaras et du Maire d’Athènes s’autorisant une promenade près du jardin botanique de notre ville en marge du colloque organisé par l’International Herald Tribune lundi 16 septembre ont estimé que “le populisme menace la Démocratie”. Bonne blague ! Avant que la Troïka (Union Européenne, FMI, BCE) ne nous gouverne définitivement par décrets, l’Aube dorée par exemple obtenait aux élections législatives entre 0,07% (en 1996) et 0,29% (en 2009). Un double mémorandum aura suffi pour qu’aux élections de 2012, les Aubedoriens atteignent désormais 7% des suffrages exprimés. Pavlos Fyssas, l’a bien vu venir... (...)