
Après la polémique suscitée par le nouveau programme de sciences économiques et sociales (SES) en classe de seconde, l’enseignement en première ES crée à son tour des remous. Retour sur le débat mené en grande partie sur le site de l’Idies, l’Institut pour le développement de l’information économique et sociale.
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Il faut dire que la démission de l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales (Apses) du groupe d’experts, le 24 mai dernier, laissait présager une forte contestation du projet. Dans un communiqué, l’Apses justifiait sa décision par des « désaccords profonds avec les orientations des travaux du groupe » et dénonçait un programme qui, selon elle, « saborde une discipline qui a fait la preuve de son succès depuis plus de quarante ans »...
...l’association déplore en premier lieu la démesure du projet, ne laissant pas d’autre choix que l’accumulation de concepts sans souci de l’apprentissage des élèves. Ensuite, elle considère que ce projet évacue les sujets susceptibles « d’accrocher » les élèves parce qu’ils renvoient à des questions d’actualité. Enfin, elle dénonce le strict cloisonnement disciplinaire défendu par les auteurs de ce projet qui, en plus de remettre en cause ce qui a fait l’originalité et le succès des SES depuis leur création dans les années 1960, aboutit à des incohérences et des redondances....
...L’Association française d’économie politique (Afep) s’est impliquée elle-aussi dans le débat, estimant que ce programme « ne peut prétendre donner aux élèves les clés leur permettant de décrypter le monde dans lequel ils vivent. Ce programme constitue une régression intellectuelle et un nouvel affront fait à l’objectif de l’enseignement de sciences économiques et sociales : former les élèves à exercer un regard critique sur le monde économique et social dans lequel ils vivent. »