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Le coût du projet Cigéo est porté devant le Conseil d’État
Article mis en ligne le 3 mars 2016

La décision de Ségolène Royal de fixer à 25 milliards d’euros le coût du centre industriel de stockage des déchets radioactifs est jugée illégale par plusieurs associations. Elles déposent ce jeudi 3 mars un recours devant le Conseil d’État. En jeu : la différence entre cette somme – très sous-évaluée – et le coût réel sera payée par le contribuable.

Après la centrale de Bugey, une autre installation nucléaire française se retrouve devant la justice. Plusieurs associations environnementales doivent en effet déposer aujourd’hui un recours devant le Conseil d’État au sujet de Cigéo, le centre industriel de stockage géologique des déchets radioactifs, envisagé à Bure (Meuse).

En cause : le coût du projet. Le 15 janvier dernier, la ministre de l’Écologie – devenue, depuis, ministre de l’Environnement par glissement sémantique – a pris un arrêté « relatif au coût objectif afférent à la mise en œuvre des solutions de gestion à long terme des déchets radioactifs de haute activité et de moyenne activité à vie longue ». Seul projet envisagé pour cela, Cigéo, piloté par l’Andra (l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), est ainsi évalué à 25 milliards d’euros à l’article 1 de l’arrêté signé par Mme Royal.

L’estimation de ce coût fait polémique depuis plusieurs mois. EDF, Areva et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) – les exploitants nucléaires concernés par le financement du projet au titre de la production de déchets nucléaires – misent au plus bas, autour de 20 milliards d’euros. De son côté, l’Andra table sur 34,4 milliards d’euros, une estimation jugée par ailleurs optimiste par l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN). (...)

« Du coût du projet dépendront les provisions que feront les exploitants nucléaires pour la gestion de leurs déchets, explique Marie Frachisse, coordinatrice des questions juridiques du réseau SDN, qui rappelle à ce sujet les dispositions de l’article L.594 du Code de l’environnement. Or, plus le coût estimé sera faible, plus les provisions seront basses. A la fin, dans ce genre de grands projets d’infrastructures, c’est toujours à l’État et au contribuable de payer l’addition. »

Du côté des Amis de la Terre, on s’offusque de l’absence de participation du public dans ce dossier. (...)