
D’ici la fin de l’année 2013, l’Europe aura statué sur l’interdiction ou non de la pêche au chalut de fond. Cette méthode de pêche est souvent comparée au passage d’un bulldozer dans un jardin. Les conséquences du raclage d’un chalut sont lourdes pour les espèces abyssales, mais aussi pour des écosystèmes qui ont mis des milliers d’années à se construire.
L’avenir des abysses est en train de se jouer en ce moment à Bruxelles. L’affaire avait commencé en 2012, lorsque la Commission européenne statuait en faveur de l’interdiction du chalutage de fond. C’est maintenant au tour du Parlement et du Conseil européens de voter pour ou contre. D’ici la fin de l’année 2013, la pêche profonde au chalut, méthode décrite par beaucoup de scientifiques comme « la plus destructrice de l’Histoire », sera ou non complètement interdite dans les eaux européennes.
En 2012, la France et l’Espagne s’étaient fermement opposées à la décision européenne. Notre pays étant l’un des principaux freins pour l’adoption de cette loi, chercheurs, décideurs politiques, pêcheurs et ONG se sont réunis le 16 septembre 2013 pour plaider la cause des océans profonds. Cette journée de mobilisation a eu lieu moins d’une semaine avant la Conférence environnementale, soutenue par le président François Hollande. L’objectif était bien sûr de sensibiliser le gouvernement, mais aussi le grand public au grand fléau que représente le chalutage profond. (...)
Une mobilisation de masse comme celle du 16 septembre rappelle que le chemin vers l’interdiction complète du chalutage profond est encore long. Les lobbies, tels que Scapêche qui appartient à Intermarché, s’appuient sur la France pour faire avorter la décision européenne. Il n’y a donc plus qu’à espérer que la mobilisation citoyenne ait un impact sur la décision du Parlement et du Conseil européen.