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l’Humanité
Le Sénat prescrit la protection de la biodiversité comme premier remède aux pandémies
Article mis en ligne le 2 juin 2020

Un plan de relance post-Coronavirus qui laisserait de côté la biodiversité serait aussi inopérant qu’une ambulance qui s’élancerait sans avoir embarqué son malade. Voilà, en substance, les conclusions avancées la semaine passée par une commission sénatoriale chargée de plancher sur les liens entre la crise sanitaire et les secteurs de l’eau et de la biodiversité.

Le 26 mai, les parlementaires réunis au sein de la commission développement durable ont remis, sous l’orchestration du sénateur LR Guillaume Chevrollier, huit recommandations visant à prévenir l’émergence de nouvelles pandémies zoonotiques. Le réinvestissement économique et politique dans la préservation des écosystèmes s’impose parmi les mesures à mettre en place d’urgence, estiment les sénateurs, qui ciblent particulièrement la recherche et la lutte contre la dégradation des espaces sauvages.

Un consensus scientifique se dégage quant à l’existence d’un lien entre la crise de la Covid-19 et les atteintes à la biodiversité, rappellent les sénateurs.

1,7 million de virus non-identifiés susceptibles d’infecter les humains (...)

Une recrudescence en lien direct avec la dégradation de l’environnement et le rapprochement que cela induit entre la vie sauvage et une population humaine toujours plus dense, estime Sébastien Moncorps, directeur de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) en France, auditionné par la commission. Point de vue partagé par Gilles Bœuf, biologiste et ancien président du Muséum national d’histoire naturelle, lequel parle de la crise actuelle comme d’une « super-alerte » et rappelle que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait averti des risques de pandémie à grande échelle dès 2003.
« La lutte contre la déforestation importée et le commerce illicite d’espèces doit être renforcée » (...)

les chercheurs pointent, à l’instar de ceux de l’IPBES, cinq pratiques et activités humaines à l’origine de perturbations écosystémiques : les marchés d’animaux sauvages, l’utilisation de la viande de brousse, l’orpaillage clandestin, la déforestation au sens d’un changement d’usage des sols, l’élevage de monogastriques, et surtout de volailles.

« Ces activités devraient, selon eux, structurer le débat de la communauté internationale sur les réponses à apporter à la crise » (...)

Dès le plan de relance, il est impératif d’identifier les secteurs économiques favorables à la biodiversité et de prioriser les investissements « verts », estiment les sénateurs. (...)

Les sénateurs, enfin, insistent sur le long terme. La France doit investir massivement dans la recherche en matière de biodiversité, préconisent-ils, « afin de se donner les moyens de comprendre les causes de l’émergence des nouvelles pandémies et de les prévenir. » (...)