
L’ancien ministre est déjà convoqué dans un autre dossier du même ordre pour lequel il sera jugé le 3 octobre. Cette levée d’immunité ouvre la voie à un second procès.
Le Sénat italien a voté, jeudi 30 juillet, la levée de l’immunité parlementaire du chef de la Ligue (extrême droite), ouvrant la voie à son renvoi en justice dans cette affaire l’impliquant lorsqu’il était au gouvernement.
Ce vote survient en pleine recrudescence des traversées de migrants en Méditerranée. Des centaines de personnes débarquent chaque jour sur les côtes des îles italiennes de Lampedusa et de la Sicile, à bord de petites embarcations, ou sont secourues en mer par des navires humanitaires et des gardes-côtes.
M. Salvini est accusé par le tribunal de Palerme, en Sicile, de séquestration de personnes pour avoir refusé en août 2019, en sa qualité de ministre de l’intérieur, d’autoriser le débarquement de plus de 80 migrants à bord du navire humanitaire Open-Arms, bloqué au large de la Sicile.
Salvini dénonce un « procès à visée politique »
La décision du Sénat représente « une occasion importante de rétablir la vérité des faits », a réagi Open-Arms. « Ce n’est pas l’ancien ministre que nous souhaiterions voir jugé, mais une vision du monde et de la politique » opposée à l’accueil de migrants, a ajouté l’ONG. L’obstacle de l’immunité levé, Matteo Salvini, âgé de 47 ans, encourt jusqu’à quinze années de prison dans cette affaire, si la procédure judiciaire va à son terme. (...)
Dans les deux dossiers, la Ligue avait tenté de se dédouaner en affirmant que le blocage des navires était une décision collective du gouvernement, et donc également ressortissant de la responsabilité du premier ministre Giuseppe Conte. (...)
Cette décision intervient alors que la popularité de M. Salvini s’est effritée depuis le début de la pandémie, devenue la principale préoccupation des Italiens devant l’immigration, son thème de prédilection. Un sondage de l’institut Demopolis publié cette semaine crédite la Ligue de 25,4 % des intentions de vote, en baisse de onze points en un an, alors que le parti postfasciste Fratelli d’Italia a le vent en poupe. La Ligue reste toutefois la principale formation politique de l’Italie. (...)