
Notre histoire mêle les ambitions d’un puissant industriel français, la connivence des pouvoirs publics et de gros enjeux environnementaux. Un cocktail particulièrement explosif qui nous vaut aujourd’hui le droit d’être attaqués en justice. Cette procédure, en plus de porter atteinte à la liberté de la presse, s’appuie sur le droit commercial pour tenter d’atteindre directement nos sources.
Chronique d’un désastre
À l’origine de cette affaire, les révélations de notre média concernant les pratiques d’une société de dépollution rouennaise et “leader français de l’amiante”, Valgo. Avec en ligne de mire, l’installation du géant américain Amazon sur l’une des plus grosses friches industrielles de la région, projet finalement abandonné suite à nos révélations.
1/3 Raffinerie Petroplus : soupçons autour d’une dépollution
2/3 Guerre de tranchées entre Valgo et l’autorité de contrôle
3/3 Valgo, une entreprise très politique
Hydrocarbures, amiante, laine de verre et autres déchets, pourquoi recycler quand on peut simplement les laisser enterrés ? Et quid de l’impact sur la santé des salariés qui travailleront dans les nouvelles installations du site ?
Ils contournent le droit de la presse pour tenter de s’en prendre directement à nos sources (...)
Le Poulpe est un média indépendant de presse écrite en ligne basé en Normandie. Malgré le fait qu’on ne soit pas les seuls à avoir des ennuis dans cette affaire car Mediapart est aussi visé pour avoir relayé notre enquête, ces attaques mettent réellement notre média en danger.
On estime qu’il faudrait 30.000 euros pour couvrir notre défense et nous assurer suffisamment de stabilité financière pour la suite.
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Non, un tribunal de commerce ne peut pas violer le secret des sources
Le tribunal de commerce de Rouen a ordonné à des huissiers de fouiller les mails d’une entreprise accusée d’avoir transmis des informations au journal « Le Poulpe ». Dans un appel commun, médias et organisations de journalistes dénoncent cette atteinte manifeste au secret des sources, condition fondamentale d’un journalisme libre. (...)
La loi sur la presse est une fois de plus contournée par la justice commerciale. Après le milliardaire Patrick Drahi contre Reflets-infos, puis l’homme politique Gaël Perdriau contre Mediapart, voici qu’une grande entreprise, le groupe Valgo, mobilise le tribunal de commerce de Rouen pour bafouer la liberté de la presse. Ces recours répétés à une justice commerciale ignorant tout des droits et protections du journalisme constituent une menace gravissime.
« Le Poulpe », journal d’information sur l’agglomération rouennaise et la Normandie, a publié en 2022 une enquête documentant de lourds soupçons sur la qualité de la dépollution menée par l’entreprise Valgo sur le site de l’ex-raffinerie Petroplus, où Amazon a renoncé à s’implanter, notamment en raison des révélations du journal. Le journal n’a appris que des mois plus tard, et par la bande, qu’il était menacé par une procédure visant à identifier ses sources.
Car l’entreprise Valgo n’a pas directement attaqué « Le Poulpe » mais une entreprise concurrente, la société Troletti, propriété du groupe de BTP Lhotellier, accusée de concurrence déloyale et dénigrement. Le tribunal de commerce de Rouen, à l’issue d’une procédure non-contradictoire, a repris pour l’essentiel l’argumentaire de Valgo pour aboutir à une décision ahurissante.
Dans une ordonnance du 29 septembre 2022, le président du tribunal de commerce ordonne à des huissiers de saisir documents, correspondances et mails de la société Troletti. Il s’agit clairement de tenter d’identifier les sources des journalistes. (...)