
La Grèce s’éloigne d’un "Grexit". Dans la nuit de vendredi 10 à samedi 11 juillet, le Parlement grec a accordé son soutien au gouvernement d’Alexis Tsipras et approuvé les réformes soumises jeudi aux créanciers d’Athènes. Avec 251 voix pour, 32 contre et 8 abstentions, le Parlement donne ainsi mandat au gouvernement pour négocier un accord, sur les bases de cette proposition.
La majorité s’effrite face à la cure d’austérité qui se dessine. Alexis Tsipras a perdu de nombreux soutiens au sein de son parti, Syriza, et même de son gouvernement. Le ministre de l’Energie Panagiotis Lafazanis, le ministre délégué aux Caisses d’assurance sociale Dimitris Stratoulis, ont préféré s’abstenir, tout comme la présidente du Parlement Zoé Konstantopoulou, troisième personnage de l’Etat.
Au total, 145 élus de la coalition ont voté leur soutien au plan d’Alexis Tsipras, sur 162 (149 députés Syriza ainsi que 13 députés du petit parti de droite souverainiste Anel). Huit parlementaires de Syriza se sont abstenus, deux ont voté contre et sept étaient absents, dont l’ancien ministre des Finances Yanis Varoufakis, parti en week-end en famille. Un nouveau remaniement ministériel dans les jours à venir n’est pas exclu.
C’est donc grâce aux voix de l’opposition de droite, Nouvelle Démocratie, et de la gauche socialiste, que le Premier ministre a obtenu l’aval du Parlement. Dans ces conditions, il sera difficile pour le Premier ministre de faire voter les réformes promises, une fois l’accord enteriné. Cette fragile majorité et le rapport de force avec Nouvelle Democratie pourraient rendre la Grèce ingouvernable. (...)