
Au point mort depuis quatre ans, la réforme prévoyant d’allonger le congé maternité - et imposer un congé paternité - à l’échelle européenne risque d’être enterrée dans les semaines qui viennent. Pas question, insistent les eurodéputé-e-s.
Un texte bloqué depuis fin 2011 en raison de l’opposition de plusieurs États membres (Voir : Réforme du congé maternité : les ratés du dialogue européen).
Devant ce blocage, le président de la Commission européenne a annoncé fin 2014 que, à moins d’un compromis, la réforme serait définitivement enterrée dans les six mois. Il ne reste donc que quelques semaines.
Des questions et une résolution
A l’approche de ce terme, la pétition lancée par le Lobby européen des femmes trouve un nouveau souffle. Et c’est d’une voix forte que les eurodéputé-e-s membres de la commission « genre » ont appelé ce 6 mai la Commission européenne et le Conseil européen (là où les États membres font barrage) à prendre leurs responsabilités. En leur posant officiellement ces questions :
« La Commission peut-elle indiquer les mesures concrètes qu’elle a prises à ce jour pour concilier les positions du Parlement européen et du Conseil ?
La Commission entend-elle consulter le Parlement européen avant d’enterrer la proposition de révision de la directive ?
Le Conseil, en tant que co-législateur, peut-il exprimer une position officielle sur le texte du Parlement européen, et prendre la responsabilité de refuser d’améliorer la sécurité et la santé des travailleurs enceintes, qui viennent d’accoucher ou allaitantes ? »
Des questions assorties d’une résolution dans laquelle les eurodéputés déplorent ce blocage et demandent, en cas d’enterrement de la réforme, d’engager une nouvelle procédure de révision de la directive.
Et, parallèlement, d’engager une directive pour imposer un congé paternité européen. Car c’est là un autre point crucial de la réforme voulue par le Parlement européen. Aujourd’hui, le congé paternité n’existe tout simplement pas dans 8 pays de l’Union européenne – comme l’Allemagne, l’Autriche, la République tchèque, ou encore l’Irlande, qui commence à y penser de son côté. (...)