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le Monde Diplomatique
Le Koweït rejoint le « printemps arabe »
Article mis en ligne le 5 novembre 2012

Le 25 octobre dernier, plus de 50 000 citoyens sont descendus dans la rue pour protester contre une réforme constitutionnelle voulue par l’émir, qui tente de faire élire, le 1er décembre prochain, un Parlement aux ordres. De violentes échauffourées ont éclaté, faisant une centaine de blessés. Le dimanche 4 novembre, l’opposition appelle à manifester à nouveau, alors même que le pouvoir cherche la confrontation et menace de faire intervenir l’armée (« Koweït : l’armée pourrait intervenir contre une manifestation de l’opposition », L’Orient-Le Jour, 3 novembre 2012).

La contestation au Koweït a une longue histoire et on pourra se reporter à l’excellente étude « Looking for Revolution in Kuwait », de Mary Ann Tétreault, (MERIP, 1er novembre 2012), qui revient sur les diverses étapes de la vie politique de l’émirat et des forces d’opposition, sur le caractère singulier de ses institutions, l’indépendance du système judiciaire et la liberté de presse et d’expression qui y règne.

Un des paradoxes est que le le Parlement élu n’a pas le pouvoir de désigner le gouvernement, dont les membres sont choisis par l’émir et occupent de plein droit les bancs parlementaires. La confrontation entre l’Assemblée et le gouvernement est au cœur des affrontements de ces dernières années. (...)

Peu après son accession au trône, l’émir s’est trouvé confronté à un mouvement pacifique de contestation, animé notamment par des jeunes, qui a duré plusieurs mois, préfigurant les soulèvements arabes de 2011. (...)

Il se pose bien sûr, pour tous ces émirats, une question : la démocratie, mais pour qui ? Pendant très longtemps, les femmes ont été exclues du droit de vote au Koweït et il ne leur a été accordé qu’en 2005 (avec les premières députées élues en 2009).

On compte aussi 106 000 Bidouns, ainsi définis par Human Rights Watch (« Koweït : La répression de manifestations de Bidouns a fait des dizaines de blessés », 19 février 2011) : « Les Bidouns sont des personnes apatrides, essentiellement d’origine bédouine ou nomadique, qui revendiquent la nationalité koweïtienne et les droits liés à cette nationalité. (...)

Enfin, il faut évidemment dire un mot de la majorité de la population, ces immigrés (1,3 million sur un total de 2,8) provenant du monde arabe (...)