
Le Conseil d’État vient d’annuler la possibilité de recourir à des tirs non létaux contre les ours bruns dans les Pyrénées. L’institution estime que cela porte atteinte à la survie de l’espèce. (...)
L’année dernière, une trentaine d’opérations d’effarouchement par tirs non létaux ont eu lieu dans les Pyrénées, principalement en Ariège. (...)
Les défenseurs des ours ravis... les éleveurs inquiets
Parmi les associations qui ont porté ce recours devant le conseil d’état, l’association Ferus. Patrick Leyrissoux, en charge du dossier "ours" au sein de cet organisme se réjouit évidement de la décision qui vient d’être rendue : "Je trouve que c’est une excellente nouvelle. Cela fait deux ans que l’on se bat contre cette mesure d’effarouchement renforcée pour des raisons d’efficacité et d’éthique. On n’a qu’une cinquantaine d’ours dans les Pyrénées. Ces tirs peuvent occasionner des blessures qui mettent les ours et leurs petits en difficulté" détaille le défenseur des animaux.
Les éleveurs, eux, globalement, ne sont pas du même avis. Sophie Alzieu est éleveuse de brebis transhumantes, et membre du syndicat agricole de la FDSEA en Ariège. Elle s’inquiète de l’interdiction de ces tirs non létaux
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Les ours bruns, dont la population tourne autour d’une cinquantaine d’individus, sont en danger critique d’extinction dans les Pyrénées.
Trois ours ont été tués par l’homme en 2020. Fin janvier, la Commission européenne a demandé à la France de procéder à de nouvelles réintroductions, conformément aux engagements pris dans son plan national ours de 2018. De part et d’autre des Pyrénées, la présence de l’ours est décriée, parfois combattue, notamment par les éleveurs qui déplorent des prédations de brebis.
En 2019, quelque 1.173 animaux avaient été tués par des ours et 36 ruches détruites. En 2020, le bilan montre "une baisse du nombre des victimes de prédation", selon la préfecture d’Occitanie.