
Laokah, qui signifie « chez nous » en malien, est un squat bordelais situé en plein centre-ville, rue de Cursol. Il accueille une trentaine de personnes en situation précaire, dont des familles avec enfants. Son avenir est incertain du fait de la décision de la Ville de céder ce bâtiment.
Inoccupé depuis 2012, le bâtiment situé 31 rue de Cursol est la propriété de la mairie de Bordeaux. Il était, auparavant, occupé par des associations telles que Amnesty International (désormais à la Bastide), SOS violences sexuelles (qui n’a plus de permanence) ou encore l’ADFI (Union nationale des associations de défense de familles et de l’individu, qui assure une permanence à la Maison cantonale).
Aujourd’hui, ce squat nommé « Laokah » accueille 31 résidents dont 4 familles avec des enfants, venant de tous horizons – Géorgie, Arménie, Albanie, Mali, Colombie, Guinée, Portugal, Espagne…
Si le service d’urbanisme de la mairie a récemment déposé une mesure d’expulsion pour occupation illégale, le CCAS (centre communal d’action sociale) a formulé le souhait de pérenniser le lieu à travers une convention d’occupation précaire.
Un collectif de citoyens à l’origine du projet
Pour anticiper les expulsions, le collectif de citoyens qui a procédé à la réquisition du bâtiment se constitue en association pour discuter avec les autorités. Certains d’entre eux s’occupent également de La Zone du Dehors, un squat à Saint-Médard-en-Jalles accueillant une centaine de personnes. (...)
L’opposition de gauche au conseil municipal a voté contre la vente de ce bien immobilier. Matthieu Rouveyre (PS) a notamment relevé le manque de locaux pour les associations à Bordeaux, où il est selon lui « plus facile de vendre que d’acheter », et s’est inquiété que la ville ne se « dessaisisse des moyens d’actions qui pourraient être les siens dans la gestion de la crise » du logement.