
Une marée humaine a tangué de joie dimanche à la rupture du jeûne du militant anticorruption Anna Hazare, considérant que sa victoire sur le pouvoir, qui a accepté de prendre en compte ses demandes, était celle de tout un peuple redevenu « fier » d’être indien.
Sa campagne anticorruption, dont le foudroyant succès populaire a ébranlé le gouvernement, s’était cristallisée sur un projet de loi visant à créer un poste de médiateur de la République devant surveiller les hommes politiques et les bureaucrates. Anna Hazare exigeait le retrait du texte et l’adoption d’une version plus radicale. Il avait entamé pour cela une grève de la faim le 16 août.
Samedi, le ministre des Finances, Pranab Mukherjee, a indiqué que les parlementaires avaient accepté le principe des propositions de Hazare.
Il s’agit de la création d’un médiateur de la République dans chacun des 29 Etats de l’Union indienne, de la rédaction d’une « charte du citoyen » expliquant les droits du peuple et de l’extension des pouvoirs du médiateur à tous les fonctionnaires du gouvernement (...)
Pendant la grève de la faim d’Anna Hazare, ils étaient des milliers d’Indiens à se rassembler quotidiennement pour le soutenir dans son combat contre la corruption. Hommes, femmes, jeunes et vieux, tous venaient dire leur envie de changement et leur attachement inconditionnel à cet homme de 74 ans prêt à « mourir pour le bien de la nation ».
Si l’ampleur du mouvement a surpris, sa composition est sans doute son aspect le plus intéressant. Car c’est la classe moyenne indienne, d’ordinaire peu revendicatrice, qui a fait preuve dans le mouvement Hazare d’une capacité de mobilisation insoupçonnée.(...) Wikio