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Les Echos
La réforme de la formation 2018, dernière station avant la sortie de route ?
Article mis en ligne le 15 octobre 2017
dernière modification le 14 octobre 2017

Les échecs des réformes de la formation ne sont pas dus au hasard ou à la malchance, mais à une comédie du social qui perdure depuis 40 ans.

Quelques commandements pour espérer atteindre cet horizon formation si éloigné du travail en France.

1) Des partenaires sociaux tu te défieras

Les partenaires sociaux (employeurs comme syndicats ouvriers) n’ont guère intérêt à généraliser la formation ou à la promouvoir. Pour les syndicats, la formation oscille entre un affichage social et une pompe à finances.

2) De réduire la formation à une consommation d’heures ou à la quête de titres tu éviteras

La formation est d’abord une culture : curiosités intellectuelle et technologique, prise de risque, capacité de changer et d’innover. Cette nouvelle culture formation doit être celles de toutes les organisations et des travailleurs, elle ne fait pas bon ménage avec la bureaucratie, les systèmes de diplomation et les usines à gaz sociales.

3) La responsabilisation du corps social tu promouvras

Sans l’accompagnement, l’encouragement et l’utilisation des nouvelles compétences, la formation professionnelle n’est qu’un vain exercice de rabâchage ou de bachotage. Les employeurs, comme les salariés doivent être financièrement et fiscalement incités à investir dans la formation (sans attendre de vaines et insuffisantes subventions) (...)

4) L’édification d’usines à gaz tu cesseras

Plus les dispositifs seront complexes, plus des barrières ou des contraintes seront élevées, moins la formation pourra se développer, car elle devient alors inaccessible, financièrement comme socialement.

5) De singer le système scolaire tu t’abstiendras

La formation tout au long de la vie n’est pas une succursale (désargentée) de l’école, chargée tout à la fois remonter le niveau d’éducation des Français, de réinsérer les jeunes sans éducation ou de recycler les méthodes et outils d’une école qui n’a pas épousé son siècle (même si le nouveau ministre de l’Éducation tente courageusement de la sauver).

6) De prétendre que la formation est malhonnête ou les organismes de formation trop nombreux tu te dispenseras

La formation n’est accaparée par personne en France et si les ingénieurs ou cadres y recourent bien plus que les ouvriers ou les employés non qualifiés c’est parce que ces derniers sont moins volontaires et enclins à se former. (...)

7) De faire les poches des entreprises tu cesseras

Les entreprises privées n’ont pas trop d’argent pour former leurs 17 millions de salariés. Il est contre-productif de prélever les fonds de formation des salariés pour prétendre former les chômeurs alors que les charges des entreprises sont déjà bien plus élevées que chez nos partenaires économiques.

8) De fourbir la qualité comme un étendard tu éviteras

La formation est une activité commerciale, elle s’exerce (à la différence de l’éducation initiale) sur un marché libre, concurrentiel et ouvert. (...)

9) De réformer tous les 4 ans sans écouter ni comprendre les ressorts de la formation tout au long de la vie tu cesseras

La formation est d’abord une culture : curiosités intellectuelle et technologique, prise de risque, capacité de changement et d’innover. Tout le monde doit se former dans la société de la connaissance et chaque travailleur devra à l’avenir trouver du temps et des financements (y compris personnels) pour apprendre.