
En ces temps troublés, alors qu’une nouvelle crise recouvre l’ancienne, nous sommes soumis à des vents contradictoires.
Si l’idéologie libérale a essuyé de lourds échecs, la phase présente nous montre qu’elle a des ressources infinies.
Nous venons en effet d’assister ni plus, ni moins, à ce que l’on appelle une politique de réajustement structurel. Politique qui consiste toujours à diminuer les dépenses sociales, quelles qu’elles soient, et ne pas toucher aux privilégiés. Je dirais afin de ne pas toucher à ces privilèges.
...La société s’appauvrit, l’Etat perd ses moyens d’intervention, la crise se propage, créant d’autres bouleversements, et la dette, au bout du compte, au lieu de se résorber, ne fait que croître vertigineusement....
...Pour sortir de ce cercle infernal, il faut rééquilibrer le système, c’est-à-dire casser la ploutocratie, diminuer l’hyper-richesse des seigneurs d’aujourd’hui, rétablir l’équilibre des ponctions de l’Etat entre la part du capital et la part du travail, diminuer la productivité du travail, par la diminution du temps de travail, créer un impôt efficace sur le profit, et également imposer les flux de capitaux. Par ailleurs, des taxes de réajustement social peuvent empêcher les importations massives de pays à main d’oeuvre low cost. Sans parler de renationalisations de certains service publics.
Mais cela demande un rapport de force favorable, ce qui n’est pas le cas en ce moment. Ni les grèves, ni les manifestations, ni les pétitions, ni les rendez-vous Facebook, ni les blogs, y compris ce billet, ne changeront celui-ci. Ce ne sont que des goutes d’eau protestataires dans un océan d’indifférence.
Seule une prise de conscience généralisée de la population, inquiète de son avenir et de celui des siens peut modifier la donne. Et seule son implication concrète dans un mouvement de fond, un peu identique à la Résistance, pourra faire basculer le réel.