
La présidentielle est pliée. Quelle que soit l’issue du scrutin au soir du 6 mai, le vainqueur est tout désigné : le camp retranché de la mafia financière aura carte blanche pour imposer ses diktats au pays. Une seule possibilité pacifique d’échapper à cette malédiction : un sursaut citoyen lors des législatives à suivre.
(...) Lors des législatives, la contrainte dégénérescente du vote utile se fait moins pressante. Les sondages ont moins de prise sur l’émotion populaire. On vote pour un de nos 577 représentants parlementaires. Chaque citoyen a tout loisir d’imposer ses volontés à son élu.
On notera que lors des différentes mandatures de la Ve République, c’est le parlement et non le président qui détermina in fine l’orientation gouvernementale (...)
La bataille de la présidentielle n’a pas été gagnée. Quel que soit le résultat au soir du 6 mai, même si l’un des candidats offre des manières plus rondes que l’autre, nous nous dirigerons tout droit vers le désastre économique, la dissolution sociale et pour finir le déshonneur politique.
Élire une chambre qui enregistrerait passivement le déclin n’a aucun sens. Les élections législatives offrent une chance infime mais réelle de rompre dans la dignité avec la fatalité du désastre.