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Les Nouvelles News
La justice russe face aux discriminations
Article mis en ligne le 8 septembre 2017
dernière modification le 7 septembre 2017

Deux hôtesses de l’air, mises sur la touche en raison de leur physique, ont à moitié remporté leur procès contre la compagnie aérienne Aeroflot. Tandis qu’une capitaine de navire remet en cause l’interdiction faite aux femmes russes d’exercer toute une série de professions.

Une cour d’appel de Moscou a donné raison, mercredi 6 septembre, à deux employées de la compagnie aérienne Aeroflot, qui dénonçaient une discrimination fondée sur le physique.

La compagnie russe a pris les mesures de toutes ses hôtesses de l’air, et interdit de service sur les vols internationaux, plus rémunérateurs, celles jugées en surpoids – dont le tour de taille est supérieur à 48 selon la norme russe (42 en France).

Les deux femmes, selon qui plusieurs dizaines d’autres hôtesses sont dans la même situation, avaient perdu leur procès en première instance au printemps. Mais la cour d’appel a reconnu que « les exigences relatives aux données physiques de l’équipage » sont illégales, selon un porte-parole du tribunal cité par l’agence russe Tass. La compagnie aérienne a été condamnée à leur verser une indemnité financière et devra donc revoir son règlement.

Ce n’est toutefois qu’une demi-victoire, car la justice n’a pas explicitement reconnu une discrimination liée au genre ou au physique. Les hôtesses arguaient qu’Aeroflot violait les normes du Code du travail de la Fédération de Russie, ainsi que la Convention de l’Organisation internationale du Travail sur l’interdiction de la discrimination.

“Règlements honteux qui empêchent les femmes d’avancer et perpétuent les stéréotypes”

Une autre affaire de discrimination est actuellement en instance de jugement en Russie. Et il s’agit là d’une « remise en cause historique des dispositions sexistes dépassées du droit du travail russe », selon Amnesty International.

L’affaire oppose une officière de navigation de 31 ans, Svetlana Medvedeva, à une compagnie de navigation russe qui a refusé de l’embaucher en tant que capitaine de navire. Un refus motivé par les restrictions de la loi russe, qui interdit aux femmes en 456 professions considérées comme trop « pénibles », « dangereuses » ou « nocives » pour la santé des femmes. Elles ne peuvent pas, par exemple, conduire des trains, devenir charpentières, chauffeuses routières ou plongeuses professionnelles. (...)