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Le Monde
La journaliste vietnamienne Pham Doan Trang condamnée à neuf ans de prison
Article mis en ligne le 17 décembre 2021
dernière modification le 16 décembre 2021

Récompensée à l’étranger par plusieurs prix couronnant sa lutte pour la liberté d’expression, l’écrivaine et blogueuse était accusée de « propagande anti-Etat » et de déclarations « préjudiciables » à la stabilité sociale.

Neuf ans de prison pour « crimes » d’écriture et de « propagande anti-Etat » : c’est la dure sentence à laquelle a été condamnée, mardi 14 décembre, la célèbre journaliste et blogueuse vietnamienne Pham Doan Trang. Agée de 43 ans, la jeune femme était accusée par le régime de Hanoï de « diffamer le gouvernement du Vietnam et d’inventer de fausses nouvelles ».

Le fait d’avoir accordé par le passé des entretiens à la BBC et à Radio Free Asia, un média financé par le Congrès des Etats-Unis, a vraisemblablement aggravé son cas : alors qu’une peine de sept à huit ans avait été requise contre elle, les juges ont infligé à la journaliste une sentence encore plus lourde, au prétexte que ses déclarations étaient « préjudiciables » à la stabilité de la société vietnamienne. (...)

« Les arguments pathétiques mis en avant par le tribunal de Hanoï pour justifier son verdict ne trompent personne », a réagi le responsable du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontières (RSF), Daniel Bastard. Nous avons affaire à une justice politique, aux ordres du parti au pouvoir, dont le seul but est de punir une journaliste qui a simplement tenté d’informer ses concitoyens. » Trang avait été, en 2019, l’une des trois lauréates du prix RSF pour la liberté de la presse.
La blogueuse a refusé de plaider coupable

Arrêtée en octobre 2020 après avoir été placée en résidence surveillée pendant de longs mois dans sa résidence de Hanoï, la blogueuse a refusé de plaider coupable et fera sans doute appel. Son avocat, Ngo Anh Tuan, a écrit lundi sur sa page Facebook que Trang lui avait confié le 19 octobre, lors de sa première rencontre avec l’un de ses défenseurs depuis son incarcération, qu’elle avait toujours refusé de se « confesser » au cours de la dizaine d’interrogatoires qui lui ont été infligés. (...)