
La "haine anti-flics" est une émotion assez puérile, une diversion assez claire, qui suscite diverses récupérations politiques.
Sur le terrain, la situation est complexe. Les casseurs sont une réalité. Certains sont de dangereux extrémistes qui méritent d’être arrêtés et jugés. Mais le ras-le-bol exaspéré contre la dérive droitière et autoritaire de ce gouvernement est une autre réalité qui solidarise une partie des manifestants autour des plus violents.
Le fait que certaines stratégies policières renforcent les tensions au lieu de les faire baisser est également une réalité. L’usage de la force est légitime dans son principe. Mais certains usages de la force sont illégitimes, ce sont des violences policières. Rappelons que l’IGPN elle-même a proscrit l’usage du flash-ball dans son rapport de 2015. Le gouvernement masque cette complexité et cherche à faire oublier qu’il est la cause de toutes ces manifestations. La droite et l’extrême droite tentent de leur côté de récupérer le mouvement policier, avec le syndicat Alliance à la manœuvre. La majorité de la population assiste, médusée, à un spectacle violent où elle ne comprend sans doute pas grand chose. (...)