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Jean Gadrey pour Alternatives économiques
La grosse dette qui monte qui monte… Vers un « défaut » partiel ?
Article mis en ligne le 25 juillet 2014
dernière modification le 22 juillet 2014

Depuis 2010, nous avons eu droit chaque année à des prévisions officielles qui annonçaient le bout du tunnel à une échéance de deux ou trois ans : grâce aux politiques lancées de 2008 à 2010, la dette des pays les plus endettés (du fait de la crise) allait se réduire après 2012 ou 2013. Loupé.

Voici les dernières prévisions de l’OCDE pour 2014. Il ne s’agit pas de la notion européenne de « dette au sens de Maastricht », qui est un peu inférieure, mais c’est tout comme. Pour tous les pays dont la dette dépassait 100 % du PIB en 2013, dont la France et tous les pays du sud de l’Europe, ainsi que les Etats-Unis et le Japon (record toutes catégories), le poids de la dette devrait progresser à nouveau en 2014. Cela concerne aussi bien les pays soumis à la chape de plomb de l’austérité que des pays (Etats-Unis, Japon) ayant suivi d’autres voies, aussi bien ceux de la zone euro que les autres. Ce qui tend à confirmer une de mes hypothèses déjà émise : ni la monnaie unique, ni la politique monétaire, ni même le choix ou non de l’austérité ne sont les facteurs premiers de la crise de la dette et de la crise en général. Le facteur premier est la finance dérégulée au pouvoir. (...)

Cela va s’arrêter quand ? En 2015 bien entendu, nous disent-ils. Vous les croyez ? Moi pas. Tant que la finance dérégulée et les marchés ne seront pas mis sous contrôle, cela va continuer (...)

Il faut donc envisager l’éventualité d’une nouvelle crise financière elle aussi systémique, commençant probablement par des faillites bancaires et débouchant sur une dépression majeure. Faut-il le souhaiter ? Non, car elle aurait des conséquences humaines terribles, d’où à la fin de ce billet des propositions pour l’éviter et pour sortir sans drame (mais non sans un conflit « de classe » avec les grands créanciers) de la crise des dettes. (...)

Je cite à nouveau François Morin : « Peut-on encore admettre que la quasi-totalité de la création monétaire soit d’origine privée, que les deux variables fondamentales de la finance globale, le taux d’intérêt et le taux de change, soient manipulées par un oligopole de banques systémiques qui dictent de fait leurs politiques aux Etats ? »