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Basta !
« La fraternisation des forces de l’ordre avec les manifestants marque le passage d’une révolte à une révolution »
#revolutions
Article mis en ligne le 12 janvier 2023

S’il est malheureusement devenu « normal » que les forces de l’ordre répriment brutalement les manifestant·es en France, l’historienne Mathilde Larrère nous rappelle que ce ne fut pas toujours le cas, notamment au 19e siècle. Entretien.

 La police avec nous ! », « Ne nous regardez pas, rejoignez-nous ! » Ces appels sont encore régulièrement clamés lors des manifestations qui rythment un mouvement social. On l’a encore observé au début du mouvement des Gilets jaunes ou pendant les marches pour le climat, malgré le durcissement des tactiques de maintien de l’ordre et ses conséquences en matière de blessés, d’arrestations ou de crainte de participer à des manifestations.

Policiers et gendarmes ne devraient-ils pas ressentir un minimum d’empathie, et se sentir également concernés, quand il s’agit de défendre l’intérêt général, des augmentations de salaires, des moyens pour l’hôpital ou une politique plus ambitieuse en matière de préservation du climat ? Les manifestants qui lancent ce slogan sont-ils simplement naïfs, ou cela relève-t-il d’une longue histoire de révoltes et d’insurrections, et d’espoir que les forces de l’ordre fraternisent avec celles et ceux contre lesquels elles ont été envoyées ? « Fraternisation » : ce mot semble désormais obsolète tant le fossé s’est creusé entre forces de l’ordre et les citoyens et citoyennes qui contestent les politiques actuelles.

Si aujourd’hui policiers et gendarmes ne semblent plus que le bras armé des gouvernements successifs de moins en moins enclins à écouter, à négocier et à rechercher des compromis, ce ne fut pas toujours le cas. Des fraternisations ont bien eu lieu à plusieurs reprises durant l’histoire de la France. Et elles ont souvent fait basculer le rapport de force avec le pouvoir en place. Entretien avec l’historienne Mathilde Larrère, spécialiste du 19e siècle. (...)