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La fortune mondiale a triplé en vingt ans (mais pas là où il faut)
Article mis en ligne le 21 novembre 2021
dernière modification le 20 novembre 2021

Malgré deux décennies marquées par les crises financières et l’épidémie de Covid, nous n’avons jamais été aussi riches collectivement. En vingt ans, la richesse amassée dans le monde a été multipliée par trois, passant de 156.000 milliards de dollars en 2000 à 514.000 milliards de dollars (453.607 milliards d’euros) en 2020, selon une étude McKinsey. Soit six fois la valeur du PIB mondial.

Le rapport englobe dix des principales économies mondiales (Chine, États-Unis, Allemagne, France, Royaume-Uni, Canada, Australie, Japon, Mexique et Suède), soit 60% de la valeur globale des actifs. À elle seule, la Chine représente un tiers de cette croissance, sa fortune ayant bondi de 7.000 milliards à 120 milliards de dollars en vingt ans.

Entre 2000 et 2020, le PIB mondial n’a progressé « que » de 151%. L’écart est particulièrement marqué en France, où le montant net des actifs équivaut à 7,7 fois son PIB, soit le deuxième écart le plus important après la Chine. Par comparaison, le multiple n’est que de 1,3 fois aux États-Unis.

La raison de cette croissance ébouriffante tient en un mot : l’immobilier. En France, par exemple, le prix de l’immobilier a bondi de 138% entre 2000 et 2020, et la croissance de la valeur détenue dans la pierre a triplé. Un record mondial !
Capital immobile

Les deux tiers de la richesse mondiale sont aujourd’hui détenus sous forme d’immobilier, alors que les actifs détenus par l’État et les entreprises (infrastructures, machines et équipements) ne représentent que 20% de cette liasse d’argent. Et la part de ces derniers, pourtant considérés comme « productifs » et générateurs de croissance, ne cesse de diminuer, s’inquiète le cabinet d’analyse.

Là encore, la France est championne du monde avec à peine 15% de sa richesse détenue en actifs « productifs » (c’est d’ailleurs bien pour régler ce problème qu’Emmanuel Macron a converti en 2017 l’ISF en IFI - impôt sur l’immobilier).

De manière surprenante, les biens intangibles, comme le capital humain, les marques ou la propriété intellectuelle, restent eux à un niveau ridiculement faible (4%) malgré la numérisation de l’économie, observe McKinsey.

Plus préoccupant encore : les actifs nets détenus par l’État sont minuscules, voire négatifs dans certains pays. Et ce, en raison de l’énorme endettement de ces derniers. En France, par exemple, la richesse de l’État équivaut à peine à 10% du PIB. (...)

le premier réflexe dès qu’on a de l’argent de côté est d’acheter une maison ou un appartement. Un réflexe qui n’apporte pas grand-chose à l’économie et qui contribue à l’artificialisation des sols.