
Il y a tout juste une semaine se déroulait la « Nuit Blanche », le spectacle nocturne de la municipalité du Paris branché. Parallèlement, était lancé dans le 18e arrondissement l’évènement « la Nuit Noire », son équivalent alternatif.
Au Lavoir Moderne Parisien, épicentre culturel menacé du quartier déshérité de la Goutte d’Or, un débat sur l’état de la culture populaire était organisé. Il a clôturé plusieurs semaines de tables-rondes sur l’indépendance de la culture. Le but est de faire renaître le monde associatif de la capitale, étouffée par le gel des subventions, la « gentrification » de Paris et la spéculation immobilière, repoussant les arts vivants toujours plus loin du centre, voir dans les banlieues.
Il y avait là des représentant de squats alarmés : à l’approche de la trêve hivernale, ils sont nombreux sous la menace d’expulsion (Miroiterie, Carrosse, Rôtisserie pour les plus célèbres) et tous les établissements culturels indépendants sont menacés de fermeture pour cause de santé financière fragile. Les subventions sont coupées ou prennent des années de retard, les banques ne prêtent plus alors que les loyers s’envolent.
La municipalité impose des « résidences d’artistes » froides et contrôlées et laisse se développer des établissements rentables qui profitent des subventions culturelles.
Alors que faire ?
Peut-on laisser les artistes s’exiler hors de la capitale et l’abandonner à l’industrie du divertissement ?
Doit-on entrer en clandestinité et ouvrir de nouveaux squats ?
Peut-on encore espérer quelque chose de l’État qui réduit inlassablement les budgets de la culture ?
Doit-on réclamer que les crédits soient attribués au niveau local par les acteurs culturels eux-même ?
Doit-on nouer des partenariats avec le privé qui multiplie les opérations « tremplin » pour dénicher à moindre frais de nouveaux musiciens ?
Doit-on promouvoir le mécénat ou la production du public en coopérative ?
Trente-deux ans après le cri d’alarme de la Mano Negra « Paris la nuit c’est fini, Paris va crever d’ennui... » (Ronde de nuit sur « Patchanka »), il y a urgence !
Artistes et spectateurs sont invités à être créatifs et participer à cette refondation... (...)