
Le premier jet de gaz lacrymogène lancé par le gouvernement socialiste aura donc visé des paysans et des écologistes :
jeudi 21 juin, les gendarmes ont tiré à Notre Dame des Landes (Loire-Atlantique) des grenades sur des opposants au projet d’aéroport. Mercredi 20 juin, d’ailleurs, les forces de l’ordre avaient évacué à Chefresne (Manche), un local, pourtant loué par le maire à des opposants au projet de ligne électrique du réacteur EPR en construction à Flamanville. Jeudi, on apprenait que l’exploration de pétrole au large de la Guyane serait autorisée, alors que la ministre de l’écologie Nicole Bricq avait souhaité la mise à plat du dossier. Ex ministre, au demeurant, puisque Mme Bricq a été délogée le même jour par surprise lors du remaniement ministériel, le ministère de l’écologie étant confié à une jeune femme, Delphine Batho, talentueuse mais aussi ignorante des dossiers de l’écologie – à l’exception de celui des OGM - que démunie d’expérience ministérielle.
Voilà donc des débuts fracassants pour la politique écologique du premier ministre, M. Ayrault. La couleur est annoncée – notamment pour le débat à venir sur l’énergie : les intérêts des grandes entreprises sont prioritaires. Et l’objectif qui détermine tout, comme l’explique une parlementaire PS écologiste (cela existe), « c’est de faire des points de croissance ». Du béton pour les aéroports et pour les centrales nucléaire, c’est de la croissance, donc, vive le béton.
(...) Contrairement à ce que l’on pense, il s’est passé quelque chose au Sommet de Rio : la victoire de l’idéologie croissanciste sur l’approche écologiste. Ce triomphe est inscrit dans la déclaration finale adoptée vendredi 22 juin, où le mot qui revient le plus fréquemment est « croissance » (vingt-quatre occurrences). (...)