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La colère des mères de Fukushima
par Ciramor Tertoney lundi 30 mai 201
Article mis en ligne le 31 mai 2011

Ils étaient quelques centaines ce lundi 23 mai à s’être donnés le mot pour venir soutenir une délégation de femmes du département de Fukushima venue en bus jusqu’à Tokyo. Rendez-vous avait été fixé devant le Mext, l’énorme ministère de l’éducation, de la science, de la culture, du sport et de la technologie. Objectif : tenter d’infléchir mais aussi tancer un gouvernement accusé de ne pas prendre les mesures adéquates pour préserver les populations des régions du nord, au premier chef les enfants, des rayonnements radioactifs faussement minimisés. Les femmes de Fukushima peuvent-elles peser dans la balance pour pousser les autorités à réviser leur gestion de la catastrophe nucléaire ?

Vers 13 heures, sur le trottoir, une chaine humaine s’est déjà constituée qui ceinture l’immense bâtiment du ministère. Parents, enfants, jeunes gens et personnes plus âgées sont main dans la main, comme pour dire aux dirigeants : nous sommes ici ensemble et unis ; pas question de partir avant que vous nous donniez des garanties !’.

La mobilisation se fait à la japonaise, organisée, sans brusquerie inutile. Les manifestants restent bien alignés contre le mur et laissent circuler sans problème les passants aux allures de fonctionnaires ministériels. Parfois quelques applaudissements inattendus retentissent, d’autant plus surprenants que l’ambiance générale est relativement silencieuse.(...)

les seules armes à se déployer sont des pancartes, banderoles, tenues anti radioactivité, tracts distribués à l’emporte pièce, porte voix... Tous les moyens sont là pour exprimer calmement sous les fenêtres des responsables et devant les caméras de télévision ce que les manifestants dénoncent : le sacrifice aveugle que la nation est en train de faire d’une partie de sa jeunesse.(...)

En réponse à la manifestation, le ministère a accepté l’organisation d’un débat plus ou moins informel sur une terrasse extérieure au premier étage du bâtiment où une petite estrade et un micro faiblard ont été installés. Un échange de point de vue s’engage entre quelques personnalités politiques locales engagées dans la manifestation dont le maire de Fukushima et un subalterne du ministère de l’éducation, homme sans pouvoir, envoyé au casse pipe pour affronter la colère générale. La scène est surréaliste.(...)

A la sortie, un petit groupe composé de militants anti-nucléaires parlent d’entreprendre des actions plus résolues pour faire plier les autorités. Si les japonais ont été globalement très sages depuis le début de la crise, la société civile pourrait bien cacher quelques tendances plus radicales déterminées à ne plus laisser le pays aux mains des lobbies puissants, corrompus et inconscients de l’industrie nucléaire. Qu’ils puissent ébranler le puissant Léviathan est en revanche une autre histoire.(...) Wikio