
(...) YouTube France a annoncé dans un communiqué avoir clôturé vendredi 9 juin la chaîne du vidéaste d’extrême droite Papacito, après plusieurs avertissements.
L’influenceur avait diffusé fin mai une série de vidéos s’en prenant à un élu d’un petit village du Tarn-et Garonne, placé sous protection policière à la suite de menaces de mort consécutives à cette diffusion. (...)
« Le harcèlement et le cyberintimidation ne sont pas autorisés sur YouTube et nous avons des règles claires qui interdisent les contenus dans lesquels des insultes ou des menaces sont proférées de manière répétée ou malveillante à l’encontre d’individus », a expliqué YouTube France dans son communiqué. « Après examen, nous avons supprimé plusieurs vidéos de la chaîne de Papacito pour violation de ce règlement », a ajouté la plateforme, en rappelant qu’elle prévoit trois avertissements successifs avant clôture. (...)
Papacito, de son vrai nom Ugo Gil Jimenez, avait 260.000 abonnés sur YouTube et Instagram. Il s’en est pris au maire sans étiquette de Montjoi, petite commune de 190 habitants, dans une vidéo où il qualifiait l’élu, âgé de 75 ans, de « fouine » qu’il faudrait chasser du village. Dans sa vidéo intitulée « Infestation de fouines à Montjoi », vue plus de 478.000 fois sur Youtube, l’influenceur prenait le parti d’un éleveur de porcs du village, en litige avec son voisin britannique sur l’utilisation d’un chemin. Des menaces de mort avaient ensuite été proférées par mail envers l’élu, sur la messagerie téléphonique de la mairie ou sur les réseaux sociaux notamment.
Une enquête ouverte par le parquet de Montauban
Deux individus d’une vingtaine d’années ont par ailleurs été condamnés cette semaine dans une procédure de plaider-coupable, à 3 mois d’emprisonnement avec sursis, pour avoir dérobé lundi le drapeau français au fronton de la mairie, a indiqué le parquet, soulignant que les deux hommes avaient précisé avoir vu la vidéo de Papacito. L’influenceur s’était fait remarquer en juin 2021 pour avoir simulé l’exécution d’un électeur LFI (...)
Libération avait aussi dénoncé les pratiques du YouTubeur en juin dernier, pour des attaques répétées envers l’un de ses reporters, spécialisé dans la couverture de l’extrême droite. (...)