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La bataille des barrages de la Loire, une autre victoire écologiste
Article mis en ligne le 1er décembre 2012

On évoque souvent le Larzac à propos de Notre Dame des Landes. Mais il existe d’autres exemples de luttes qui ont uni alternatifs et opinion publique, et notamment celle de la Loire, et du barrage de Serre de la Fare, à la fin des années 1980.

(...) Des Larzac et des épines dans le pied, il y en a eu d’autres. On pense alors à Plogoff, ce projet insensé de centrale nucléaire à la Pointe du Raz, aujourd’hui classée Grand Site de France. Grâce au combat décidé des locaux, soutenus par des cohortes de militants et de marginaux, le projet avait dû être abandonné à son tour.

En 1981, le nouveau président de la République, François Mitterrand, avait compris qu’il était politiquement désastreux de s’obstiner contre la volonté de résistants obstinés, mus par de nobles motifs. Aujourd’hui, la pointe du Raz est débarrassée de ses baraques à frites et de ses vilains parkings, et les touristes viennent y goûter un air d’infini face à l’océan…

Un autre Larzac est moins connu, bien qu’il ait lui aussi pris tous les caractères de la contestation caussenarde, bretonne et aujourd’hui bocagère : le barrage de Serre de la Fare, en Haute-Loire.

Sous prétexte d’éviter le retour d’une inondation catastrophique, le gouvernement et les élus avaient décidé de construire un barrage réservoir sur la Loire à l’amont du Puy-en-Velay. On allait donc détruire 14 kilomètres de gorges du « dernier fleuve sauvage d’Europe » pour retenir le flot en période de crue et surtout pour disposer d’un plan d’eau à usages multiples : l’irrigation agricole et les loisirs nautiques. (...)

Comme à Notre-Dame-des-Landes, écologistes, alternatifs et militants de tous poils s’étaient alors donné rendez-vous sur le chantier pour occuper le terrain dans une cabane refuge, et ils ont gagné. Les gorges de la Loire sont restées intactes. (...)

Le Larzac a résisté pendant dix ans (1971-1981), Plogoff presque autant, et Serre de la Fare a gagné en trois ans. Va-t-on se donner le ridicule de laisser les gardes mobiles guerroyer dans le bocage ne serait-ce qu’un an ?

Ce sont les plus obstinés qui gagnent, surtout lorsqu’ils ont de bonnes raisons de refuser un projet dépassé, inutile et nuisible à l’environnement d’un pays déjà trop bétonné.