
Nouvelles de Syrie ? Peu. Alors que la bataille d’Alep dure depuis un mois, et que la situation est de plus en plus dramatique sur le terrain, les troupes assadistes avançant inexorablement derrière leur tapis de bombes, la passivité internationale est désormais admise.
Il y a peu, Barack Obama pouvait encore énoncer la position américaine de n’intervenir qu’en cas d’utilisation des armes chimiques, sans qu’on s’avise de remarquer que ceci revient à un feu vert pour les bombardements pas du tout chimiques de la population et l’« extermination » de l’opposition, annoncée ouvertement par Assad.
C’est dans ce contexte qu’on a la surprise de lire un éditorial du Monde qui rend compte de cette problématique honteuse. D’entrée, la couleur est affichée : « les Occidentaux n’interviendront pas militairement en Syrie pour chasser Bachar Al-Assad et mettre un terme à la guerre sans merci que le régime de Damas a engagée contre son propre peuple ». “On le sait depuis des mois”, précise notre éditorialiste, montrant combien l’affaire est entendue. (...)
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Nous soignons les blessés, qui sont civils dans la très grande majorité. Parfois, ils ne faisaient que la queue dans la rue pour acheter du pain, comme dans le quartier Boustan al-Qasr il y a une dizaine de jours. Au total, dix personnes sont décédées. Ce n’était que des femmes et des enfants. (...)