
Fin février 2016, nous révélions des informations sur les menaces que la Socfin fait peser sur les forêts tropicales africaines et lui demandions de s’engager dans une politique zéro déforestation – ce que l’entreprise se refuse à faire. A la place, elle publie un communiqué de presse dans lequel elle tente en vain de se justifier et accuse Greenpeace de diffuser des informations non documentées et erronées
Peu connue du grand public, la Socfin est présente depuis plus d’un siècle en Afrique et compte parmi les plus grands planteurs de palmiers à huile et d’hévéas sur le continent. Au premier rang de son actionnariat, on trouve deux figures du monde des affaires africain : Vincent Bolloré, 9e fortune française, et Hubert Fabri, un homme d’affaires belge. La Socfin affiche aujourd’hui des projets d’expansion de ses plantations dans une dizaine de pays majoritairement africains, menaçant ainsi des forêts pourtant indispensables à la préservation des équilibres climatiques, à la sauvegarde de la biodiversité ainsi qu’au maintien des conditions de vie des populations locales.
D’ailleurs, sur le terrain, les communautés locales s’organisent pour remporter les nombreux conflits sociaux qui émaillent les activités de la Socfin : certaines se sont regroupées au sein de l’Alliance internationale des communautés riveraines des plantations Socfin-Bolloré. Riverains et paysans dénoncent notamment le non-respect de leurs droits fonciers coutumiers, la faiblesse des compensations accordées, la dureté des conditions de travail des ouvriers agricoles et la menace pour leur sécurité alimentaire.
Les réponses évasives de la Socfin face à nos demandes sont insatisfaisantes. Non seulement nous maintenons toutes les informations publiées dans notre rapport (sur Sao Tomé-et-Principe et la République démocratique du Congo, mais nos investigations récentes (EN) montrent que les forêts camerounaises et libériennes sont elles aussi menacées par les activités de la Socfin. (...)
notre travail continue, alors que s’ouvre cette semaine à Singapour le Forum sur le caoutchouc durable, qui réunit l’ensemble des acteurs de la filière du caoutchouc naturel et auquel Greenpeace assistera pour participer aux débats et encourager le secteur à s’engager en faveur de politiques d’approvisionnement et de plantation zéro déforestation.