
Une trentaine de personnes qui s’étaient introduites dans l’enceinte de l’hôpital en marge du défilé du 1er-Mai ont été relâchées, jeudi. L’opposition appelle Christophe Castaner à la démission.
A peine ouverte, l’enquête sur l’intrusion de quelques dizaines de personnes dans l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière, en marge de la manifestation parisienne du 1er-Mai, pourrait déjà se dégonfler. (...)
rmi eux, 32 ont été interpellés et placés en garde à vue pour « participation à un groupement en vue de commettre des dégradations ou des violences ».
D’après les informations du Monde, seuls deux d’entre eux présentent un profil proche de celui des black blocs et sont défavorablement connus des services de police. Les autres ont davantage à voir avec des manifestants lambda qui ont tenté de se mettre à l’abri, à l’image d’un groupe de jeunes étudiants en économie et en médecine.
Jeudi 2 mai, toutes les gardes à vue ont été levées.
Un air devenu irrespirable
L’enquête se poursuit. Confiée à la sûreté territoriale de Paris, elle revêt un caractère éminemment sensible, à la suite des accusations d’« attaque » et d’« agression » contre l’hôpital proférées par le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, et dont la réalité n’est pas établie.
Le déroulé des événements, reconstitué par Le Monde, semble même écarter cette hypothèse. (...)
Selon de nombreux témoignages, après l’usage de gaz lacrymogènes et un air devenu irrespirable, des dizaines de manifestants cherchaient des endroits de repli. (...)
Alors que certains manifestants tentent de fuir les policiers en empruntant une passerelle, les soignants ferment la porte d’accès et expliquent, pendant quelques petites minutes, qu’il n’est pas possible de se réfugier dans ces locaux.
Les manifestants sont évacués par les policiers, sans heurt. (...)
Des versions qui modèrent les propos initiaux de Martin Hirsch et de Marie-Anne Ruder. La directrice de l’hôpital, présente sur les lieux mercredi contrairement à M. Hirsch, avait affirmé aux journalistes avoir fait face à une « certaine agressivité et violence verbale » de la part des personnes entrées dans l’établissement. « Je pense qu’ils ont répondu très rapidement avant de connaître le déroulé complet, et que ce ne sont pas les soignants les plus choqués, mais bien la direction qui a craint des débordements », estime une infirmière.
Présents jeudi midi lors d’un point presse organisé autour de la ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn devant le service de réanimation, M. Hirsch et Mme Ruder n’ont pas souhaité s’étendre sur les événements du 1er-Mai. La ministre a apporté son soutien aux équipes médicales, saluant leur « sang-froid ». Mais elle a refusé de commenter le terme d’« attaque » employé par M. Castaner, préférant rester prudente (...)
Aucun dégât n’a été constaté au service de réanimation ou à ses abords, à la suite de l’entrée des manifestants dans l’hôpital. Jeudi, la direction de l’AP-HP a tout de même fait savoir qu’elle déposait deux autres plaintes, après « une effraction dans la nuit du 30 avril au 1er mai qui a entraîné des dégradations importantes sur les murs et les mobiliers », et la disparition, mercredi après-midi, d’un vidéoprojecteur au service de chirurgie digestive. « A ce stade aucun lien ne peut être fait entre ces deux constatations et l’intrusion des manifestants », précisait-elle toutefois.