
La France rechigne à protéger les dauphins, malgré les remontrances répétées de l’Europe. Vendredi 15 juillet, la Commission européenne a de nouveau demandé à la France « d’empêcher les prises accessoires de dauphins communs et d’autres espèces protégées ». Elle l’a pressée d’agir dans un délai de deux mois, faute de quoi « elle pourrait saisir la Cour de justice de l’Union européenne ». La Commission avait déjà envoyé des lettres de mise en demeure à la France et à l’Espagne en juillet 2020 mais, « depuis lors, ces deux pays n’ont pas pris les mesures nécessaires pour remédier à ces lacunes ».
En réponse, la France a promis « un plan d’action » contre les captures accidentelles de dauphins dans les filets « dès l’hiver prochain »… mais en demandant un mois de délai supplémentaire, le temps de consulter professionnels et acteurs « engagés pour la préservation de la pêche et de notre biodiversité marine ». (...)
Les ONG réclament l’interdiction du chalut et des filets
Les ONG alertent depuis des années sur l’hécatombe de dauphins causée par la pêche française. (...)
L’ONG Sea Shepherd réclame des « caméras obligatoires sur tous les navires de pêche européens », tandis que la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) appelle à « réformer au plus vite les méthodes de pêche responsables des morts de dauphins pendant l’hiver ».
Le 6 décembre 2021, Sea Shepherd et France Nature Environnement (FNE) formaient devant le Conseil d’État des recours contre le gouvernement, accusant ce dernier de ne pas prendre les mesures nécessaires pour préserver les dauphins. Elles réclamaient notamment l’interdiction du chalut et des filets. Le 16 février 2021, France Nature Environnement avait déjà saisi les magistrats de la place du Palais Royal, sur le même sujet. Deux semaines plus tôt plus tôt, Sea Shepherd déposait des carcasses de cétacés devant l’Assemblée nationale pour protester contre l’inaction de l’État. (...)