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La France doit refuser l’accord de libre-échange UE-Mercosur
un collectif de personnalités politiques et associatives françaises et brésiliennes
Article mis en ligne le 27 juillet 2019

Le ministre des Affaires étrangères débute ce samedi 27 juillet une visite au Brésil, principal partenaire commercial de la France en Amérique latine. En ligne de mire : un accord commercial avec Jair Bolsonaro, aux conséquences écologiques et sociales inacceptables pour les signataires de ce texte.

Tribune. Du 27 au 30 juillet, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, se rend au Brésil pour des rencontres avec les autorités et des entreprises. Ce voyage intervient quelques semaines après la visite au Quai d’Orsay de son homologue Ernesto Araújo et la tenue à Bercy d’une rencontre internationale du MEDEF sur les opportunités commerciales avec le Brésil, où les avantages de la réforme des retraites, qui réduit les droits sociaux des travailleurs brésiliens, ont notamment été évoqués. Cette intense activité bilatérale entre les deux pays ne s’était pas produite depuis des années.

Le Brésil est de loin le principal partenaire commercial de la France en Amérique latine, avec des échanges commerciaux qui s’élèvent à 7,5 milliards d’euros, 900 entreprises françaises implantées et de grandes perspectives d’expansion malgré une concurrence toujours plus importante des acteurs chinois. L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur est donc jugé stratégique par le gouvernement et le patronat. En plus de favoriser l’importation de matières premières vers l’Europe, il doit réduire considérablement les barrières douanières pour l’exportation de produits manufacturés. L’industrie locale, déjà très fragile, sera décimée. L’accord portera fortement préjudice au développement économique et social du Brésil et des autres pays latino-américains.

Mais Emmanuel Macron semble avoir oublié un détail qui n’a pas de valeur commerciale : les dommages irréversibles causés à l’environnement par ce traité. P (...)

Apparemment, quelques poignées de mains entre ministres et chefs d’État au dernier sommet du G20 de Tokyo ont suffi pour convaincre de la volonté du président brésilien de préserver l’environnement. Les mots d’Emmanuel Macron seront vides de sens si les échanges entre France et Brésil se multiplient. Les volumes de CO2 rejetés dans l’air suivront la même progression. Dans ces conditions, il n’y a aucune chance pour que les critères de l’Accord de Paris soient respectés. (...)

L’entrée en vigueur de l’accord amplifiera la destruction de l’environnement et les morts qui découlent des actions de l’agrobusiness. L’Accord de Paris n’est pas une baguette magique, comme peuvent encore le croire certains négociateurs du Quai d’Orsay. Il ne prévoit aucune clause contraignante. Même si le Brésil reste dans l’accord, il pourra poursuivre ses activités criminelles qui détruisent l’environnement et les personnes qui consacrent leur vie à le protéger. (...)

Nous regrettons profondément que le président Macron, qui prétend ardemment devenir le chef de file mondial de la protection de l’environnement, refuse de voir ces évidences.

Nous demandons donc à la France de refuser le traité de libre-échange entre l’UE et le Mercosur et de conditionner le commerce entre nos deux pays à l’adoption de normes très contraignantes en matière de défense de l’environnement et des travailleurs brésiliens.