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La Commission permanente du Conseil National des Universités appelle à la démission de Frédérique Vidal
Article mis en ligne le 7 novembre 2020

Dans une lettre ouverte au Président de la République, la Commission permanente du Conseil National des Universités (CP-CNU) estime que Frédérique Vidal a provoqué « une crise de confiance et un désordre sans précédent dans le monde de la recherche » et qu’elle « ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour parler au nom de la communauté universitaire et pour agir en faveur de l’Université ».

Monsieur le Président de la République,

La Commission permanente du Conseil National des Universités (CPCNU), ne parvenant pas à être entendue de sa Ministre de tutelle, s’adresse aujourd’hui publiquement à vous en dernier ressort. Malgré ses prises de parole répétées et sans équivoque, la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche, dont le CNU est l’une des expressions (1), n’est malheureusement pas audible. Ni par Madame la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (ESRI), ni par Monsieur le Premier ministre.

Les conditions de constitution et d’activité des trois groupes de travail qui ont préparé le Projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) ont suscité une première vague d’inquiétudes, confirmée par la publication de leurs rapports fin septembre 2019. Entre la fin de l’année 2019 et le mois de mars 2020, les contestations se sont multipliées. Puis la première vague de la pandémie de Covid-19 a ouvert une parenthèse en raison du confinement. À peine le pays déconfiné, le 7 juin, les représentants du monde universitaire ont eu la surprise de recevoir le projet de loi, examiné en urgence le 19 juin, par le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER). Outre le CNU, l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche ont alors adressé de nombreuses analyses argumentées, justifiant des critiques plus ou moins vives à l’égard de ce texte (2). Saisi par le gouvernement, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a lui aussi affirmé, par deux fois (le 24 juin et le 22 septembre), de fortes réserves, pointant les risques que ce projet ne contribue à aggraver une situation sinistrée (3).

Malgré l’ensemble de ces mises en garde, nos demandes répétées de concertation et l’accumulation et la convergence de critiques de tous bords, Madame la Ministre de l’ESRI a présenté son projet de loi en l’état lors du Conseil des ministres du 24 juillet. (...)