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Slate.fr
La Chine parie sur la fonte des glaces arctiques pour ouvrir de nouvelles routes commerciales
Article mis en ligne le 20 mai 2018

Loin des conséquences écologiques est en train de se jouer une redistribution générale des cartes dans laquelle Pékin entend bien jouer un rôle de premier plan.

« Tout a fondu », comme l’a récemment expliqué le Secrétaire de la marine Richard Spencer, en parlant de la fonte des glaces dans l’Arctique, un secrétaire qui préside à l’élaboration d’une nouvelle stratégie navale américaine qui doit être dévoilée cet été. Ce que la marine américaine avait en effet présenté il y a quatre ans comme sa feuille de route pour les 16 prochaines années doit donc être révisée, partiellement en raison du recul de la calotte glaciaire, qui « ouvre de nouvelles routes commerciales, donne accès à de nouvelles ressources et redessine les cartes continentales », mais aussi parce que la Chine « se positionne dans l’Arctique » et joue un rôle de plus en plus important dans la région.(...)

Il s’agit de tracer une nouvelle route dans la mer Arctique non gelée, qui serait dominée par le commerce chinois, liée aux ambitions globales de Pékin.

(...)

Le transport maritime le long de cette route, qui, avec la fonte des glaces, serait sans doute libre plusieurs mois par an, pourrait réduire de 15 jours la durée actuelle du transport maritime par le détroit de Malacca et le canal de Suez –tout en échappant au contrôle exercé par les États-Unis le long de cet itinéraire.(...)

Sur le long terme, la Chine envisage également d’utiliser la route maritime transpolaire, encore plus courte, qui passera par le pôle d’ici plusieurs décennies, lorsque la glace aura fondu. Cette route, qui une fois encore pourrait être libre plusieurs mois chaque année ne fera pas seulement économiser du carburant et des jours de voyage, mais lui permettra aussi de ne pas avoir à emprunter les eaux territoriales russes. (...)

la Chine cherche également à placer ses pions dans le gaz et le pétrole en Alaska et au Canada, tout en investissant dans les industries minérales et portuaires de plusieurs pays européens arctiques.(...)

Parmi les possibles partenaire de la Chine dans la région figurent cinq membres européens du Conseil de l’Arctique : l’Islande, le Danemark, la Norvège, la Suède et la Finlande, tous très désireux de voir leurs propres ambitions arctiques ainsi soutenues financièrement. (...)

Le Groenland est en train de fondre et la Chine investit dans des ports potentiels et dans les minerais rares dont elle a besoin pour alimenter son économie manufacturière. Enfin, les gouvernement finlandais et chinois ont récemment initié un marché visant à créer une « Route de la soie des données », qui permettra de relier les communications arctiques avec le marché asiatique.

Les États-Unis distancés
Le dernier volet de l’ambition arctique de Pékin est le déploiement stratégique de ses capacités scientifiques. (...)

Tandis que Xi Jinping continue son offensive de diplomatie de la science dans la région, les États-Unis combinent leur programme de satellites polaires de la National Oceanic and Atmospheric Administration avec le programme Polar Follow On (deux programmes de recherche et de surveillance) tout en réduisant leur budget global de 20%.

Le réseau tissé par les Chinois dans l’Arctique est solidement maillé par ce mélange d’objectifs économiques ambitieux et de diplomatie de la science. (...)