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Basta !
La CGT et Sherpa portent plainte contre Vinci pour travail forcé
Article mis en ligne le 24 mars 2015

Une plainte déposée par Sherpa et la Fédération nationale des salariés de la construction de la CGT (FNSCBA) vise les activités du groupe de BTP français Vinci au Qatar, dont une filiale commune à Vinci et à l’émirat [1]. « Les enquêtes menées sur place concluent à l’utilisation par ces entreprises de menaces diverses pour contraindre une population vulnérable à des conditions de travail et d’hébergement indignes et à une rémunération dérisoire », dénoncent Sherpa et la CGT. En clair, il s’agit de travail forcé et de servitude.

Les conditions de travail sur les chantiers qataris du Mondial 2022 défraient la chronique depuis que plusieurs médias, dont Batsa !, et associations humanitaires ont tiré la sonnette d’alarme sur le nombre d’accidents mortels sur les chantiers. On estime qu’au rythme actuel des accidents de travail, près de 4000 ouvriers pourraient trouver la mort d’ici 2022. Les ouvriers sont souvent maintenus dans une situation de servitude, contraints de vivre et travailler dans des conditions terribles sans possibilité de protester ni de partir puisque leurs passeports sont confisqués d’entrée par les employeurs.

Comme le rappelle une enquête à ce sujet publiée il y a quelques mois par l’Observatoire des multinationales et Basta ! (lire Conditions de travail sur les chantiers du Qatar : quel est le rôle de Bouygues et Vinci ?), Vinci a profité de ses relations étroites avec les dirigeants qataris pour décocher plusieurs contrats dans le pays. Le groupe de BTP emploie plusieurs milliers d’ouvriers pakistanais ou népalais sur ses chantiers, directement ou par le biais de ses sous-traitants.

Responsabilité des multinationales

La direction de Vinci a toujours assuré – comme Bouygues également présent dans l’émirat – que ses filiales n’étaient pas concernées par ces accusations et que le groupe assurait à ses ouvriers des conditions décentes de vie et de travail. Vinci avait même organisé une visite de journalistes français pour le démontrer... sans toutefois laisser entrer les syndicats !

Sherpa et la CGT ont mené l’enquête sur le terrain et déclarent aujourd’hui avoir réuni suffisamment d’« éléments accablants » pour porter plainte contre les filiales de Vinci concernées. (...)

Une pétition en ligne a été mise en place pour appuyer la plainte de Sherpa et de la CGT.