
Le Festival de cinéma de B a décerné samedi son Ours d’or à un documentaire sur les réfugiés à Lampedusa, "Fuocoammare", envoyant un message politique au moment où l’Europe cherche coûte que coûte à réduire l’afflux des migrants.
Ce documentaire italien ("Feu en mer", en français) relate le sort des réfugiés qui débarquent en provenance des côtes d’Afrique du Nord sur l’île italienne de Lampedusa, ou meurent avant d’y parvenir.
Brut, sans voix off ni commentaires, "Fuocoammare" décrit en parallèle le quotidien des habitants -en particulier celui d’un jeune garçon, Samuele- et celui de ces milliers de migrants.
"En ce moment, toutes mes pensées vont à tous les gens qui ne sont jamais arrivés à Lampedusa pendant ce voyage de l’espoir" qu’ils avaient entamé, a déclaré le réalisateur, Gianfranco Rosi, après avoir reçu son prix.
Il l’a aussi dédié aux "gens de Lampedusa", tous à ses yeux "très ouverts" et promis de venir montrer son film sur l’île, où il loue toujours un appartement, lors d’un projection "en plein air" car il n’y a pas de cinéma sur place.
Le cinéaste s’en est surtout pris aux politiques suivies par de nombreux gouvernements européens visant à réduire l’entrée des migrants. "Les murs et les clôtures ne marchent jamais, elles ne résistent jamais", a-t-il mis en garde.
"J’espère apporter une prise de conscience, il n’est pas normal que des gens meurent en traversant la mer pour échapper à des tragédies", a estimé Gianfranco Rosi, qui, pour "Fuocoammare" ("Fire at sea"), a passé près d’un an à Lampedusa, petit morceau de terre de 20 km2 situé entre Malte et la Tunisie. (...)