
L’existence de l’université publique française, constituée depuis plusieurs siècles comme un bastion du savoir et de la connaissance, acquis de civilisation, est aujourd’hui menacée.
À l’ombre de la pandémie se prépare l’expulsion de centaines de milliers d’étudiants de nos universités, car la pérennisation de l’enseignement en « distanciel » favorise mécaniquement l’abandon et le découragement, en particulier pour les plus pauvres. Nous n’acceptons pas qu’une génération soit sacrifiée.
Cette situation ne risque-t-elle pas d’être mise à profit par ceux qui cherchent, depuis des années, à substituer à l’université publique et républicaine des universités autonomes et privées ? L’incurie manifeste du gouvernement face à la pandémie n’a-t-elle pas pour effet d’accélérer une telle dérive ?
Nous qui sommes pour le retrait de la LPR et de toute mesure de restrictions des libertés académiques, nous disons qu’il n’y a pas d’enseignement universitaire, pas de recherche universitaire sans étudiants. Quant aux libertés académiques, elles ont vocation à s’exprimer en présence d’étudiants, de même que l’accès égal pour tous aux diplômes nationaux les prépare à des emplois qualifiés.
Il n’y aura jamais d’université sans étudiants !
Ce n’est pas à chaque enseignant ou enseignant-chercheur, à titre individuel, ni même service par service, qu’il revient d’assumer les effets de l’incurie gouvernementale.
C’est une question d’urgence nationale !
Il faut sauver du désastre toute une génération d’étudiants, et par là même sauver l’université publique et républicaine. (...)
Nous refusons de choisir entre le droit à la santé et le droit à l’instruction.
On ne nous fera pas croire que les centaines de milliards accordés aux banques en mars dernier sous couvert d’« urgence sanitaire » ne peuvent pas être affectés à la préservation de l’avenir de notre jeunesse.
Les mesures d’urgence, c’est maintenant et sans délai ! Car il en va de l’avenir de la jeunesse et de l’avenir de l’Université publique, la même pour tous. (...)