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Slate.fr
L’histoire de M., première personne intersexe au monde à porter plainte pour mutilations
Article mis en ligne le 4 avril 2022
dernière modification le 3 avril 2022

Dans cet article qui raconte l’histoire de M., une personne née avec les attributs des deux sexes, féminin et masculin, et qui s’identifie aujourd’hui notamment comme « neutre, fluide, non binaire », nous avons choisi, avec son accord, de remplacer les pronoms personnels il/elle par « iel ». Nous avons aussi décidé d’utiliser le point médian, pour faire ressortir dans les accords la marque à la fois du masculin et du féminin.

« Je suis pas trop fan du mot “intersexe” car il y a le mot “sexe” dedans, j’utilise plutôt “inter” », avance M., 41 ans, blotti·e dans son sweat-shirt à capuche gris. Crâne rasé et lunettes rondes, iel raconte son histoire hallucinante, traversée de douleurs et de courage, en fumant frénétiquement : « Je suis né·e avec un vagin, des testicules pas descendus, un micropénis ou un clitoris développé. Il y avait vraiment les attributs des deux », explique M., qui comme environ 2% de la population dans le monde, est venu·e au monde avec les attributs des deux sexes. Ses organes génitaux étaient parfaitement sains, selon son dossier médical que nous avons pu consulter.

Mais les médecins ont convaincu ses parents de l’opérer, en évoquant un hypothétique risque cancéreux(1) pour faire rentrer absolument ce nourrisson dans un sexe défini, celui que la société veut bien accepter. Par cet acte et les nombreuses autres opérations qui ont suivi, ils ont infligé à M. une série interminable de problèmes de santé. Ils l’ont privé·e de mots pour décrire ce qu’iel avait, et ont entraîné chez iel une interminable quête d’identité. M. est aujourd’hui la toute première personne intersexe en France, et probablement même dans le monde, à avoir porté plainte contre X pour les mutilations qu’elle a subies.

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