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L’éducation populaire étouffée sous la financiarisation
#educationpoopulaire #financiarisation
Article mis en ligne le 13 juillet 2023

Le livre d’André Ducamp intitulé « Éducation populaire. Nouvel Eldorado des start-up sociales », ne cherche pas à discréditer les acteurs de ce secteur. Il leur propose un état des lieux lucide et réflexif.

L’éducation populaire s’abreuve aux idéaux d’émancipation et de transformation sociale. Elle favorise l’esprit critique, promeut le pouvoir d’agir des plus faibles et encourage une solidarité fondée sur la quête de justice sociale (égalité d’accès aux droits) et cognitive (égalité d’accès au savoir).

La financiarisation s’infiltre à tous les niveaux de la société. L’éducation populaire est de plus en plus soumise aux impératifs de l’idéologie technico économique et de sa culture de la productivité et de la rentabilité. Elle promeut la compétitivité et la performance Tournant le dos à l’État providence, la politique d’action sociale vise dorénavant à réduire les dépenses publiques, à diminuer le nombre de fonctionnaires et à laisser l’initiative privée prendre le relai.

Le choix des actions engagées est jugé à l’aune du « retour sur investissement ».

De la financiarisation des associations …

Les pouvoir publics ont commencé par réduire progressivement la part de leurs subventions de fonctionnement dans le budget des associations. Celui-ci est tombée de 34 % en 2003 à 20% en 2020.

Puis, le « new public management » a introduit dans le secteur non marchand les recettes du secteur marchand (...)

Enfin, l’intervention publique se met au service de la concurrence et du capital. (...)

Les centres sociaux ne sont plus aux commandes de leur projet associatif. (...)

Les directeurs ne sont plus recrutés en tant qu’acteur de l’éducation populaire, mais sur leurs qualités et leurs compétences de gestionnaire, ainsi que sur leurs aptitudes à s’adapter à la compétition du marché des services.

Les centres sociaux sont piégés. (...)

Pendant longtemps leurs outils étaient d’une grande finesse et cousus main, parce qu’adaptés à chaque situation. L’action menée est dorénavant tenue à reproduire un schéma de conduite reproductible. La source d’inspiration en est ce « managérialisme « qui interprète le monde à partir de seules catégories de rationalisation gestionnaire.

Le livre d’André Ducamp décrit cette contagion progressive tant de l’économie sociale et solidaire que de l’action sociale par le secteur marchand, sous l’effet des experts, des gouvernements et de l’Europe. (...)