
Tepco a commencé à rejeter dans l’océan des milliers de tonnes d’eau contaminée accumulées dans la centrale de Fukushima. Les autorités japonaises estiment que les conséquences sanitaires seront faibles.
L’opération est présentée par l’opérateur de la centrale de Fukushima comme étant sans danger, mais elle a de quoi impressionner. Ce lundi 4 avril, Tepco a commencé à rejeter 11.500 tonnes d’eau « faiblement radioactive » dans l’océan Pacifique.
un peu plus tard, un porte-parole de l’opérateur de la centrale, ému aux larmes et la voix brisée par les sanglots, s’excusait à la télévision pour cette pollution. « Nous avons déjà causé tellement de souffrances et de torts aux habitants locaux. Nous ne pouvons exprimer combien nous sommes désolés d’avoir à imposer ce nouveau fardeau », a-t-il déclaré.(...)
« Nous n’avons pas d’autre choix que de rejeter cette eau contaminée dans l’océan comme mesure de sécurité », a déclaré pour sa part le porte-parole du gouvernement japonais, Yukio Edano, à la télévision.(...)
Dans tous les cas, rappelle Didier Champion, l’eau polluée va être versée dans une mer déjà « fortement contaminée ». La centrale est en effet fissurée et de l’eau hautement radioactive s’écoule depuis plusieurs jours directement dans le Pacifique, dont le rivage n’est distant que de quelques dizaines de mètres. Une brèche de 20 cm a été découverte ce week-end dans le béton d’une fosse de maintenance. Elle a été remplie de béton puis d’un polymère spécial, mais sans succès.
Les populations ne seront pas directement menacées par ce déversement, contrairement à un rejet atmosphérique. (...)
L’incertitude règne aussi concernant l’impact de la radioactivité sur les écosystèmes. « Pour commencer, on ne sait pas encore dans quelle mesure le tsunami a lui-même endommagé les écosystèmes », relativise Didier Champion. A imaginer que ceux-ci n’ont pas été détruits par la catastrophe naturelle, la radioactivité entraînera avant tout un problème de ressources pour les hommes, qui ne pourront plus consommer les produits de la mer. En revanche, « au regard de précédentes études d’écotoxicologie, on ne s’attend pas à un grand bouleversement à l’échelle de l’écosystème littoral », estime l’expert de l’IRSN. (...)