
Les femmes en difficulté financière, surtout les plus jeunes, sont plus susceptibles de ne pas utiliser de contraceptif.
Les inégalités sociales persistent dans l’accès à la contraception. C’est ce qu’observe l’Ined, dans sa première analyse des résultats de l’enquête Fecond, menée en 2010 (1).
Les manifestations de ces inégalités ont, elles, évolué en 30 ans. Au début des années 1980, les femmes des milieux sociaux les plus favorisés avaient plus que les autres recours à la pilule et au stérilet. Dans les années 1990, l’accès à ces méthodes s’est démocratisé. Principale différence alors : les plus favorisées se voyaient plus souvent prescrire les pilules de 3e génération (alors non remboursées).
Dans les année 2000, nouvelle tendance : « si des inégalités sociales subsistent, c’est dans l’accès même à la contraception », observe l’Ined : les femmes confrontées à une situation financière difficile, peu ou pas diplômées, ou vivant en milieu rural, sont plus susceptibles de ne pas utiliser de contraception. C’est ainsi le cas de 6,5% des ouvrières, contre seulement 1,6 % des femmes cadres.
L’enquête fait aussi apparaître un déclin de l’usage de la pilule chez les 20-24 ans entre 2000 et 2010, (...)
En juillet, la ministre des Affaires sociales s’est dite favorable à un accès facilité à la contraception définitive en permettant le remboursement par l’Assurance maladie de toutes les méthodes. Marisol Touraine a également publié un décret pour faciliter l’accès aux contraceptifs oraux en pharmacie : la pilule est désormais disponible sur présentation d’une ordonnance de moins d’un an, sans qu’il soit nécessaire de retourner voir un médecin