
Des molécules aux effets inconnus, testées sur au moins 350 malades de Parkinson ou Alzheimer, dans une abbaye et hors de tout cadre légal : un "essai clinique sauvage" d’une ampleur rare a été interdit jeudi par l’Agence du médicament (ANSM).
Cet essai "illégal" était mené par une structure baptisée Fonds Josefa, dont le vice-président est le Pr Henri Joyeux, contesté par la communauté médicale notamment à cause de ses positions anti-vaccins.
Outre l’interdiction, qui relève d’une décision de police sanitaire, "l’ANSM a également saisi la justice", a-t-elle indiqué dans un communiqué. (...)
C’est le pôle Santé du parquet de Paris qui a été saisi, précise à l’AFP Bernard Celli, directeur de l’inspection à l’ANSM.
Découvrir un tel "essai clinique sauvage" est "très rare, a fortiori quand il est de cette ampleur", explique M. Celli, selon qui il s’agit "d’une atteinte grave au code de la santé publique et au code pénal". (...)
Selon soeur Martina, soeur hôtelière du monastère jointe au téléphone par l’AFP, "l’abbaye dispose d’une quinzaine de chambres et cela fait une année à peu près" qu’elles servent pour héberger des patients de cet essai clinique. Neuf religieuses y vivent. (...)
Mener un essai clinique sans autorisation est passible de 15.000 euros d’amende et d’un an de prison, selon M. Celli, sans compter les éventuelles peines du code pénal.
L’ANSM a découvert cet essai illégal grâce à une inspection de contrôle menée début septembre au laboratoire où les prises de sang étaient envoyées pour analyse.
Sur son site internet, le Fonds Josefa se présente comme "un fonds de dotation à but non lucratif", auquel "ont été cédés (...) les droits de propriété intellectuelle des brevets de médicaments" basés sur les molécules testées lors de l’essai illégal.