
L’Union européenne a décidé de mettre la pression sur la Chine. Au lendemain de la condamnation à quatre ans de prison de Zhang Zhan, une "journaliste citoyenne" et du début de procès de 12 militants hongkongais, Bruxelles a demandé, mardi 29 décembre, à Pékin de les libérer immédiatement.
Zhang Zhan est devenue la première personne condamnée par Pékin pour avoir diffusé une information indépendante sur la ville qui a été à l’épicentre du nouveau coronavirus, ses vidéos diffusées sur les réseaux sociaux révélant le chaos dans les hôpitaux de la métropole #AFP (...)
Bruxelles a également réclamé, mardi, la libération de douze militants hongkongais arrêtés en août, au moment où ils tentaient de quitter l’ancienne colonie britannique de Hong Kong en bateau à destination de Taïwan, et dont le procès à huis clos a débuté, lundi, à Shenzhen, en Chine continentale.
"Les accusés n’ont pas pu choisir leurs avocats (...) leur procès n’est pas ouvert (...) Leurs droits à un procès équitable et au respect des procédures n’ont pas été respectés", a dénoncé dans un communiqué distinct un porte-parole de la diplomatie européenne.
Ces appels interviennent, alors que la Chine et l’UE semblent sur le point de conclure, après sept ans de négociations, un ambitieux accord de protection réciproque des investissements, en dépit des accusations de travail forcé portées contre Pékin et critiques récurrentes sur les violations des droits de l’Homme imputées au régime communiste.
"Les restrictions à la liberté d’expression, d’accès à l’information, l’intimidation et la surveillance de journalistes, comme les détentions, procès et condamnations de défenseurs des droits de l’Homme, avocats et intellectuels en Chine ne cessent de croître et demeurent une source de grande préoccupation", observait le premier communiqué de l’UE, mardi.
"D’après des sources crédibles, Mme Zhang a été soumise à la torture et à des mauvais traitements durant sa détention, et sa santé s’est gravement détériorée. Il est crucial qu’elle reçoive une assistance médicale adéquate", a indiqué le porte-parole européen.
Outre Mme Zhang, l’UE demande la libération immédiate de l’avocat Yu Wensheng, dont la condamnation à quatre ans de prison a été confirmée en appel mi-décembre. Elle réclame également celle des avocats Li Yuhan et Gao Zhisheng, des cyberdissidents Huang Qi et Wu Gan, du défenseur des droits Ge Jueping (arrêté en 2016 lors du G20 en Chine), de l’écrivain et militant Qin Yongmin, du militant de la langue tibétaine Tashi Wangchuk, du défenseur des droits de l’Homme Liu Feiyue, ainsi que de l’intellectuel ouïghour Ilham Tohti.