
L’ONU multiplie les sorties contre les programmes de surveillance massive déployés par les états avec la complicité (voulue ou subie) d’entreprises privées. En attendant un rapport final prévu pour l’an prochain, et d’éventuels travaux d’élaboration d’une convention internationale, le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme a rappelé la semaine dernière son hostilité à la surveillance indiscriminée des internautes.
Lors d’une réunion spéciale à Genève, la Haut-Commissaire adjoint des Nations Unies aux droits de l’homme, Flavia Pansieri, a de nouveau mis en garde jeudi dernier contre l’utilisation croissante de dispositifs étatiques de surveillance massive sur Internet, qui portent atteinte aux droits fondamentaux des citoyens. Mme Pansieri s’est appuyée sur le rapport accablant publié en juillet dernier par le Haut-Commissariat, à propos du droit à la vie privée à l’ère numérique, qui avait dénoncé la disproportion des mesures de collecte de données par les états, et la complicité des entreprises privées.
Dans son communiqué, le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU s’inquiètent de ce que "les plateformes de communications numériques ne sont pas simplement vulnérables à la surveillance, l’interception et la collecte de données", mais peuvent "faciliter de telles pratiques", au détriment des droits de l’individu que doivent garantir les états membres des Nations Unies.
La Charte des droits de l’homme des Nations Unies, en particulier l’article 17 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, prévoit que "nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance", et que "toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes". (...)
Vers une convention internationale ?
Flavia Pansiera a rappelé que ce n’est pas seulement le droit à la vie privée qui est en jeu, mais aussi par voie de conséquences le doit à la liberté d’expression et de communication, le droit d’association, le droit à une vie familiale ou encore le droit à la santé. En particulier dans les cas les plus extrêmes, lorsque la surveillance étatique avec la complicité d’entreprises privées occidentales a pu conduire à l’arrestation et à la torture de dissidents, ce qui fait l’objet actuellement de poursuites pénales, y compris en France. (...)