
Le constat est sans appel. La France est coupable de violations des droits de l’homme dans sa gestion des sans-abri, a déclaré, ce vendredi 12 avril, la rapporteure spéciale de l’ONU sur le droit au logement, Leilani Farha, lors d’une conférence de presse.
A l’issue d’une visite de dix jours en France, au cours de laquelle cette juriste canadienne a visité de nombreux campements, squats et logements insalubres, la représentante de l’ONU dresse un bilan sévère de l’état du droit au logement en France :
"« En France, le système est tel que de nombreuses personnes n’ont même pas accès aux services d’hébergement d’urgence les plus basiques. »"
Elle a notamment cité l’échec du numéro d’urgence national 115, débordé par le nombre d’appels :
"« J’ai essayé d’appeler le 115. J’ai attendu près de 2 heures pour parler avec quelqu’un. »"
Si la France est l’un des rares pays à avoir inscrit dans la loi le droit opposable à un logement (DALO), elle connaît comme la plupart de ses voisins européens – la Finlande fait figure d’exception – une augmentation du nombre des personnes sans abri sur son sol depuis une dizaine d’années, après la crise de 2008 et l’afflux de migrants via la Méditerranée.
Selon la dernière estimation de l’Insee, en 2014, quelque 140 000 personnes seraient sans domicile en France, dont près de 12 000 à la rue. (...)