
L’évacuation musclée, lundi soir, d’un camp de migrants situé place la République est dénoncée par plusieurs personnalités politiques, alors que la proposition de loi sur la "sécurité globale" doit être votée mardi après-midi à l’Assemblée nationale.
La "police des polices" entre en scène. Au lendemain de l’évacuation violente d’un camp de migrants installé place de la République, à Paris, le ministre de l’Intérieur a déclaré sur Twitter que l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait été saisie, afin de faire la lumière "sur plusieurs faits inacceptables." "Le rapport du préfet de police sur l’évacuation du campement illicite place de la République m’a été remis ce matin. Celui-ci m’a proposé la saisine de l’IGPN sur plusieurs faits inacceptables. J’ai demandé à l’IGPN de remettre ses conclusions sous 48h et les rendrai publiques", a tweeté Gérald Darmanin à la mi-journée, mardi 24 novembre. (...)
En plus de sa saisie administrative, l’IGPN a été saisie, judiciairement, d’un cas de violence présumé lors de l’évacuation, selon les informations de franceinfo. Il s’agit du "croche-pied" d’un fonctionnaire de police montré sur une vidéo postée sur les réseaux sociaux. (...)
De nombreuses réactions politiques. "Il y a dans ce pays, aujourd’hui, une dérive liberticide", a déclaré mardi sur Europe 1 le député européen Europe Écologie-Les Verts Yannick Jadot. A droite, le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti (Les Républicains), invité de CNews, estime que les policiers n’ont fait qu’exécuter des "ordres justes, légitimes et opportuns" afin d’évacuer le campement installé place de la République.
Des images "choquantes", selon le ministre de l’Intérieur. (...)
"Elles servent ces images, vous qui avez voulu leur interdiction", a ironisé en réponse la députée LFI Clémentine Autain.
"Heureusement qu’il y a ces images", estime Laurent Berger. "J’ai trouvé cela scandaleux, hallucinant, les gens occupent pacifiquement une place avec des tentes", a déclaré le leader de la CFDT, Laurent Berger, sur France 2. "Heureusement qu’il y a ces images", a-t-il ajouté, en référence à la proposition de loi sur la "sécurité globale".
Inquiétude sur l’article 24. C’est le point du texte qui a cristallisé passions et antagonismes. La majorité souhaite pénaliser d’un an de prison et 45 000 euros d’amende la diffusion de "l’image du visage ou tout autre élément d’identification" de membres des forces de l’ordre en intervention, quand elle porte "atteinte" à leur "intégrité physique ou psychique". Une mesure plébiscitée par les syndicats policiers mais qui suscite une levée de boucliers à gauche et chez les défenseurs des libertés publiques, qui y ont vu "une atteinte disproportionnée" à la liberté d’informer.
Hier soir, place de la République, ce sont 20.000 euros de matériel (tentes, couvertures) qui ont été détruits, confisqués, cassés lors d'une opération d'évacuation violente et indigne. On peut y remédier, là https://t.co/tHHsU17RFP
— laure bretton (@laurebretton) November 24, 2020