
Les Canaries vont installer sur les avions et navires des sauveteurs espagnols des capteurs capables de détecter automatiquement les personnes tombées à l’eau, de jour comme de nuit. L’archipel est un lieu d’arrivées pour des milliers de migrants venus des côtes nord-africaines après une périlleuse traversée de l’Atlantique. L’an dernier, plus de 1 700 exilés ont péri dans ces eaux en tentant de rejoindre les Canaries.
Le service de sauvetage espagnol, appelé Salvamento maritimo, va tester la semaine prochaine dans l’archipel des Canaries un nouveau système pour secourir les personnes en détresse en mer, selon l’agence de presse EFE.
Le projet, nommé iSar, sera dans un premier temps développé au large de l’île de Grande Canarie. Si les résultats sont satisfaisants, il sera à terme étendu à tout l’archipel et au reste de l’Espagne.
Concrètement, les autorités vont placer des capteurs basés sur l’intelligence artificielle sur certains avions et bateaux afin de détecter automatiquement les personnes qui tombent à l’eau, de jour comme de nuit. Une première dans le monde, a précisé mardi 13 juin le chef des services aérien de Salvamento, Néstor Perales.
Pour les sauveteurs, retrouver des personnes disparues en pleine nuit est une tâche ardue, en situation de faible visibilité et de luminosité, ou quand la mer est agitée.
Avion sans pilote
Dans le cadre de ce projet, un nouvel appareil va aussi être déployé par Salvamento. Il s’agit d’un avion sans pilote, lui aussi équipé de détecteurs, qui pourra embarquer sur un nouveau remorqueur. Doté d’une plate-forme spécialement conçue pour l’atterrissage, le décollage et le contrôle de drones, le navire est encore en construction. (...)
Malgré une diminution des traversées, cette route migratoire est toujours considérée comme l’une des plus dangereuses pour les exilés qui tentent de rejoindre l’Union européenne.
La traversée de l’Atlantique est extrêmement risquée en raison des forts courants, des vents violents et du mauvais état des canots utilisés par les exilés.
D’après l’Organisation internationale des Nations unies pour les migrations (OIM), depuis 2021, 1 500 personnes ont perdu la vie dans cette zone de l’océan Atlantique. L’association Caminando Fronteras, elle, a comptabilisé 1 784 décès pour la seule année 2022.